Durée : 2 jours, le samed12 et le dimanche 13 octobre 2019
Discipline : alpinisme rocher
Lieu : Pic des Spijeoles et Tuc de Belloc
Encadrants : Sébastien SICHI et Alexis COURNET.
Participants : Sabrina, Coline, Amelia, Damien, Adrien, Sébastien.
Lien photos : https://photos.google.com/album/AF1QipMkiDC_cYUrikR_JHXB1mBfEsOpVv78c3V5i9fA
L’objectif initial de la sortie consistait à traverser la célèbre arête Jeannel, au sud est du Pic des Spijeoles (niveau AD+). Le groupe s’articule autour de trois cordées de trois personnes. Afin d’agrémenter ce beau voyage, le deuxième objectif était de réaliser, la veille, une course plus rapide sur la face d’une belle dent granitique, le Tuc de Belloc, non loin du Pic des Spijeoles.
Il est prévu une nuit au refuge de Espingo dans une configuration particulière, pas de diner ni petit déjeuner possibles car le refuge ferme ses portes pour la saison le dimanche. Un portage de vivres d’impose donc.
Descriptif :
A l'arrivée au refuge à midi le samedi, le ciel est bien sombre et le vent en provenance du sud intense. L'ascension d'une arête le lendemain, où il est prévu un vent encore plus fort, ne paraît guère possible. Nous décidons de nous orienter vers un plan B : l’ascension du Grand Dièdre pour certains et de Adishatz pour d’autres. Nous maintenons le programme de l'après-midi du samedi dans la face du Tuc de Belloc.
Deux cordées constituées de Coline, Sébastien et de Sabrina et Sébastien s'élancent dans la voie Chants de Pyrène : TD - / 160m équipée 6a (5c obl.). Il s'agit d'une vraie rando dans cette voie pour nos répétiteurs, hormis peut être le pas de 6a assez technique.
Une autre cordée constituée de Amelia, Damien, et Alexis s'attaque à la voie Dutoit-Bacqué TD semi équipée 6b (5cobl.). Deux subtiles erreurs d'itinéraire imposeront deux traversées hasardeuses où les protections possibles étaient peu nombreuses et précaires. Mais ouf, les ascensionnistes ont tous les atouts requis : pose précise de pied sur les gratons en granit, adhérence et alliance entre fore et équilibre pour passer le ressaut principal (bien pitonné).
Retour commun vers 18h des trois cordées vers le refuge, guidé par les halos des frontales. Et oui, la nuit tombe tôt à ce moment de l'année et nous prenons tous un peu conscience que l'alpinisme estival 2019 connaît ses derniers week end.
Nous reprenons des forces en mettant en commun les denrées roboratives que nous avons tous montées et dinons dans un refuge presque vide d’Espingo. Pour certains, la soirée se termine par une dégustation de rhum au citron vert, assis sur les dalles en granit de la terrasse du refuge, sous un ciel dégagé laissant apparaître une pleine lune lumineuse.
Le réveil sonne à 5h30 pour deux cordées, d'autres ayant finalement préféré retardé un peu le réveil une belle randonnée dans les pentes désertes de la vallée.
Le vent sud-est ne faiblit pas mais il diminue fortement dès lors que nous regagnons la face nord du Spijeoles qui nous abrite. La pertinence du choix du plan B se confirme bien.
Première cordée, les deux Seb se lancent dans la belle face du Spijeoles dans la voie Adishatz – 400m TD – 6a (5c+obl) semi équipée. Aucune difficulté pour cette cordée de rêve.
La seconde cordée constituée de Sabrina, Adrien et Alexis s'attaque à l'une des grandes classiques des Pyrénées, la fameux Grand Dièdre 350m D / terrain d'aventure.
Si les conditions de température ne sont pas les plus favorables (le vent demeure assez présent), il n'y a absolument personne dans la super classique du coin. Pas de risque d'incivilité, de mots d'oiseau au relais multi-attribué ou de chutes de pierres aisément canalisables dans la morphologie entonoir de la voie, non rien de tout cela. La météo, la fermeture imminente du refuge peuvent peut être expliquer cet état de fait. Nous sommes évidemment ravis.
Cette voie se déroule sur un itinéraire, comme son nom l'indique, centré au fond du dièdre qui raye la face sur toute sa hauteur. Le granit est globalement bon et fiable. Mais il convient de tester la plupart des prises de main. Les chaussons sont fortement conseillés afin d'affronter les pas d'adhérence que le mouvement répété sur plusieurs centaines de mètres de franchissement d'un dièdre impose. Deux belles cheminées, cotées sèchement par les anciens III et III+, imposent de toniques mouvements en ranfougne. Les relais (2 pitons) ne sont globalement pas toujours confortables et obligent de se vâcher à différent niveau de hauteur au fond du dièdre pour le trio.
Faute d'avoir pu trouver la traversée vers la droite sur spit, la cordée continue droit dans le dièdre et doit franchir un ressaut (V+) athlétique et une belle traversée. Mais le sommet est déjà là, enfin le terme « déjà » est peut être exagéré car la cordée est restée près de 8h dans cette voie mythique.
Le retour de la cordée vers Espingo se passe sans encombre et rejoint Sébastien au refuge. Une longue et faut-il le dire assez interminable descente nous attend jusqu'au parking. Les frontales sont de nouveau arimées au casque. Départ du parking Grande d’Astau à 21h pour une arrivée sur Toulouse à 23h30.
De l'avis de tous, le week a été plus que bien rempli. Pour les deux Séb et Alexis, nos cafistes Sabrina, Coline, Amelia, Damien et Adrien ont été des partenaires au top, motivés, compétents et sympathiques et ont parfaitement géré leur ascension dans des voies plutôt exigeantes. Une excellente sortie collective !
Résumé des temps :
Samedi : Départ Toulouse : 7h / Départ Grande d’Astau : 9h30 / Arrivée refuge d’Espingo : 11h30 / Pause : 11h30-12h30 / Arrivée pied des voies du Tuc de Belloc : 14h00 / Sommet : 16h30 pour les plus rapides ; 18h pour les moins rapides / Retour refuge : 20h30
Dimanche : Départ refuge d’Espingo : 6h20 / Arrivée au pied des Spijeoles : 9h / Sommet Adishatz (cordée 1) : 14h / Sommet Grand Dièdre (cordée 2) : 17h / Arrivée Grande d’Astau : 21h / Arrivée Toulouse 23h30.