Il était une fois un UF Neige qui allait se dérouler à la Montagne d’Areng. Nuit en cabane, multitude de couloirs au choix, décor de rève, mais … longue approche, incertitude dispo (pitite) cabane ... Paf ! plan B, Couloirs à Puymorens, mais goute froide, Gloria et mégapeuf prévue, Paf ! Plan C, Campan Mongie, Paf gites pleins ! Non mais quoi !? Après 20 coups de fil on se retrouve casés à Lourdes, dans la grotte, euh non, hotel « A la croix de Malte ». Simple, confortable, moins cher qu’un gite. Le parking de base serait le Tournabout, Super-Barèges. Plusieurs couloirs Est faisables, dans de la neige qui pouvait un peu transformer entre mercredi et dimanche.

Reste l’étape difficile du jeudi soir. Pas mal de volontaires. Il avait été annoncé que les débutants n’étaient pas exclus mais que, en fonction du monde … on voulait faire passer les gens en tête. Pour se faciliter la tâche avec une équipe plus homogène, nous avons préféré inscrire les initié-e-s (6), et nous avons décliné l’inscription à 3 débutant-e-s très très motivés. Pas facile. Désolé. Une prochaine fois on essayera de faire mieux. Promis.

Inscrits donc, Lorena, Arnaud, Nicolas, Victor, Maxime et Rémi.

Rendez vous Jul-Jul 6h30 samedi, départ en trois bagnoles, vroum, et complément de petit dèj à Luz-Saint-Sauveur avec les estomacs un peu plus éveillés. On en profite pour faire un tour de table « qui sommes nous, d’ou qu’on vient, où allons nous », et pour discuter un peu du programme de l’UF. L’équipe montre déjà sa motivation, et laisse présager un weekend plein d’ambitions. Paysage poudré après Barèges, et vers midi on se gare et on s’équipe pour la journée exercices. On prend tout le matos. Une bande de mules sourire aux lèvres avance sur la vieille route du Tourmalet, direction le vallon des Coubous, cherche pentes glissantes. La peuff de Gloria porte nos skis et nos raquettes vers le Pontou, sur le chemin, on aperçoit le couloir de Gauche du Soum de la Piquette (PD) qui s’avance en bon candidat pour le lendemain. Scrutation. On voit l’arête de Lurtet enneigée qui continue plein nord vers le Soum, ça a l’air bien plein mais pas trop gavé.

Pour les exercices, on doit monter, pas de sous-couche vers 1700m. On finit pas squatter les pentes sous le Lac dets Coubous, et on déballe la panoplie des exercices. Cramponnage, encordements, corps morts, relais dessus, nœuds, glissades, et on complète par des poses de points sur la rocaille environnante, relais divers, et rappels. On vise rentrer aux bagnoles avant la nuit et on n’est pas trop mauvais. Même si on se voit obligés de déchausser par endroits à la descente.

Bonne ambiance avec connerie et sérieux, questions cocasses et pertinentes sur la neige, les cordes, le matos et le tralala. C’est une bonne première journée qui n’est pas finie. Vroum, parking de l’hôtel, douches et p’tit resto sympa un peu gastronomique à coté. On débriefe, on regarde les météos, sous-poudrage faible mais variable la nuit jusqu’au matin (!?), on confirme la course et on fait les cordées. Puis on commande et ils nous amènent tout en même temps en 3 minutes. Le vin sur le foie gras dans la bière. Bon, on enquille. Dommage, il manquait un peu de patates sautées, et la profiterole n’avait pas toujours la même quantité de chocolat. Mais bien, et on sort de là bien repus et juste arrosés, ça discute encore de tout ce qu’on n’a pas pu blablater au resto, ça fait tout drôle le mode resto du samedi soir à Lourdes en pantalon de neige, quelques noctambules, quelques clopes (oui, c’était une sortie nicotinée!) et dodo.

Interlude photographique (tout est dedans)

https://photos.app.goo.gl/AxvJf94XzdQwBcXAA

Le ptit dèj buffet est à 7h, car on ne pouvait pas l’avancer plus que ça ... les sacs sont prêts ... mais au moment où on veut décoller, le patron débarque avec des croissants chauds et du pain frais. Et on explose donc le premier quart d’heure de la marge que l’on avait pris sur l’horaire, ça commence bien ! Du coup, on fonce dans les gorges de Luz et on a juste le temps de freiner vers Barèges, il y a plus de neige que la veille … on monte, punaise, c’est assez gavé quand même.

On traînaille à la préparation au parking, et on ne décolle que vers 9h, mais bon, c’est encore bouché et ça floconne un peu, ça devrait se dégager en milieu de journée qu’ils ont dit, sauf que les 15 cm de poudre de la nuit, il ne les avaient pas annoncés … Séance traversée de ruisseau avec figures acrobatiques et plouf, ça passe, et on se retrouve au pied du couloir. La couche de peuff est plus épaisse, mais la neige est humide, elle se tient, on teste les premières pentes et ça a l’air de tenir sans piège. Pour ce qui est du ciel, il nous offre des ouvertures furtives sur du bleu, des couloirs ou des pics. Allez, le brassage commence, 20, puis 30, puis 40 cm. Haut-là les raquetteurs, et nos traces zigues zagues, on défigure le cône de poudre, on se retrouve à l’attaque et on s’équipe. Victor-Jordi-Nicolas, Lorena-Alexis-Rémi, puis Arnaud-Manu-Maxime. Les encadrants on restera en potence en milieu de cordée, les stagiaires entament la course en tête, et ils ne la lâcheront pas, réversibles à tour de rôle, ça se passe très bien.

Bas de couloir Ariégeois peuffe sur gispet gelé, les mollets chauffent, puis le confort d’un couloir facile arrive enfin avec la souscouche, bien que parfois creuse, parfois gelée, parfois portante, elle nous montre une diversité de conditions possibles. Spécial chapeau à Victor quand même, qui fut le traceur de notre horde du bas, jusqu’à la sortie.

La sortie est magique, traversant une pitite corniche toute mignonne, ouvrant panorama sur pitite bosquet en pente clairsemé de pins, il ne manquait que les pitits lapins qui nous offrent des chocolats ! Le brassage nous a ralenti. Aussi, les velléités consommées de faire des manips assurage de ressaut et autres dans le haut du couloir, ont continué à croquer dans le sandwich de la marge horaire où il n’y reste plus grand-chose à tirer …

Et là, les nuages brumeux et vapodégoulinants nous tournoient autour alors que nous avons encore une arête gavée de poudre à cheminer, l’ambiance se tend légèrement, juste de quoi nous mettre un coup de pied au cul pour repartir après 3 noisettes. On avance prudemment sur l’arête, 50 cm de poudre recouvrent rochers, gispet, touffes de rodos ou même des trous, prudence, quelques passages à protéger, les corniches ne sont pas trop débordantes, l’escalade est fastoche, mais l’ambiance est totale ; sages, irradiés, les trois cordées à la queue leu-leu, on finit par atteindre le Soum de la Piquette, la tête dans un nuage. Autant dire que l’on est descendu direct au clair 100m plus bas, entre nappes de brume, décramponner, et enfiler nos descendeuses.

Là on rigole encore mais faut tracer. Toujours des tonnes de poudre, qui tient bien car tombée sans vent, mais le brouillard s’installe. La descente sera une espèce de procession de rushs élastiques de 9 zigottos qui essayent d’aller au plus vite, dans les bonnes directions, sans jamais se perdre de vue dans la purée, skis devant, raquettes au cul, jusqu’à l’arrivée au sommet des pistes de Superbarèges, au clair sous le nuage, et encore éclairés. Yess ! La fin de descente est relax sur pistes foireuses non damées mais avec option chute tout confort. Joie euphorisée de retrouver nos titines, et d’en avoir pris tellement plein la vue sur cette journée surcomplète. Pipis, vroum, et boissons fraîches à la Taverne de Luz. On débriefe, super équipe, on se raconte tout, contents, motivés pour continuer, en faire plein d’autres, espérer que les manips découvertes et l’aisance qui était déjà là, se consolident durablement.

Un grand merci à toustes pour ce weekend riche en expériences et en sensations, autant pour les stagiaires que pour les encadrants. A bientôt.

 

Manu et Jordi et Alexis

 

Compte-rendu synthétique

Lieu : Barèges

Encadrants : Jordi Chinaud, Manu Gutiérrez-Castañeda, Alexis Cournet

Déroulé :

J1 : ensemble des ateliers demandés dans le livret UF Neige effectué. 1Faire la trace (cramponner/utiliser le piolet). 2 Technique d’arrêt (avec et sans piolet). 3 Assurage en mouvement (encordement, anneaux, gestion de la corde). 4 Assurage via ancrage dans la neige (corps mort).En bonus : pose de points sur rocher, rappel.

J2 : course d’application. Soum de la Piquette – couloir de Gauche + arête en neige (bonus) : crête de Lurtet. PD+ / 350m / 30° moyen et 40 deg max sur la fin avec court ressaut de sortie

Total 8h30 env. Détails des temps.

Accès : 3h env progression à ski/raquette depuis le parking Tournabout - pied du couloir / Couloir : 2h30 env / Arête : 2h env entre la sortie du couloir et le sommet / Descente 1h00 env.

Conditions générales :

J1 : neige assez rare, qui a nécessité une ascension de +400m par rapport à Tournabout (1h30 env en ski de rando et raquette). Terrain d’exercice = face nord assez fournie.

J2 : neige tombée dans la nuit de 15-20cm à Tournabout.

Dans le couloir, 40cm de neige (brassage).

Sur la crête 40 à 60 cm (rochers recouvert à 95%). Beaucoup de corniches.

Participants : 6 stagiaires

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