Holà la troupe !

On parle souvent de surf de rando et surf alpinisme. Perso j’aime bien parler de surf de montagne, toutes sorties ayant ses particularités techniques et physiques mais se passant toujours dans ces paysages enneigés.

Mais alors pourquoi insistons-nous sur le terme « surf alpinisme. C’est, ce qu’avec Denis, nous avons essayé de partager avec Pierre, Nico et JB dans le massif des Ecrins en ce mois de Mai 2016.

Le surfeur Alpiniste a un matos compliqué.

En plus des traditionnels DVA, crampons et piolet, le surfeur alpiniste va se balader avec un baudrier tout plein de mousquetons, ficellou, poulie traction et autre ustensile encombrant dont il espère ne jamais se servir.

Le mercredi précédent le trip nous nous retrouvons à la cité de l’espace pour poser des cordes et voir comment utiliser tous ce matos notamment pour se sortir d’une crevasse, situation bien décalé mais discrète dû à une météo humide.

Dès le premier jour nous montons au refuge du glacier blanc dans la région du Pelvoux à 2542 m où le surfeur pyrénéen commence à se poser beaucoup de questions en voyant ces crevasses, ces glaciers suspendus et ces montagnes inaccessibles.

Le terrain de jeux du surfeur alpiniste.

Le deuxième jour le surfeur alpiniste cherche à évoluer en altitude sans avoir mal à la tête. Les 50/70cm de neige tombé les précédent jours nous empêche de faire des courses trop ambitieuses mais le gardien du refuge nous conseille un sommet « tranquille », le pic d’Arsine à 3364m en passant par le col du glacier blanc à 3275m. Avant d’attaquer les pentes de ce sommet nous devons déjà nous encorder, pas que la pente soit raide mais que nous devons remonter 4000m de dénivelée sur le glacier blanc. Les crevasses sont à peine perceptibles car bien bouchées mais avec le manque de visibilité Denis nous fait remarquer que notre progression n’est pas sans risques. Nous retrouvons des pentes sans trous sous le raide col du glacier blanc avec une quantité de neige qui nous impose de régulièrement se poser la question de où évoluer pour atteindre notre objectif. Les derniers mètres sont un pur brassage, et malgré l’épaisseur de neige, nous devons même chausser les crampons. Tout le monde se retrouve au col  maintenant à l’abri de toute avalanche mais il nous reste une « petite » arrête anodine nous séparant du sommet. Surtout en neige mais laissant quelques gros cailloux à contourner, Demis et moi cherchons  le cheminement le plus facile, une partie de corniche cède sous le pied gauche de Denis. Heureusement resté du bon côté de l’arête nous préférons rebrousser chemin, profiter de la bonne neige et rejoindre notre second refuge, le refuge des Ecrins perché à 3175m.

Le surfeur Alpiniste se prend pour un alpiniste.

Pour notre troisième jours, nous choisissons une course plus technique nous permettant de parfaire notre acclimatation, notre aisance en crampons, l’utilisation du matos accroché au baudard et surtout que la magnifique face nous attendant au bout du glacier blanc se stabilise et se trace  par de courageux skieurs alpinistes. Le choix se porte au pic de neige Cordier à 3614m en passant par le col Emil Pic à 3483m.

Le début commence par notre perfectionnement au cramponnage car les premières pentes sont très raides et durcis par le regel nocturne. Nous abandonnons rapidement nos raquettes pour gagner du poids puis au pied du col nos planches. Et oui le surfeur alpiniste n’hésite même pas à se débarrasser de son objet fétiche pour franchir un passage type cheminée de roc et glace. Denis nous délivre ce passage au bout d’un terrible combat de trois rounds à l’aide de pédale, pas d’escalade, massacre de glace à deux piolets sous des spin drift (cascade de neige fraiche ramené par le vent sur la tête du grimpeur). Tout le monde passe ce passage à sa manière assuré par Denis, toutes les figures sont acceptable que l’on grimpe dans le 8a ou dans un niveau non définissable… Le principal est de tous se retrouver au col au-delà du sommet des Pyrénées !

Nous poursuivons sur une arête raide. Les cordes sont sorties pour rassurer nos second jusqu’au dernier gendarme à plus de 3500m. Mais le fil de l’arête se redresse encore sous le sommet et il devient trop difficile de s’assurer dans ce terrain. Nous rebroussons chemin pour revenir à notre col, installer un rappel nous permettant de récupérer nos planches et faire ce que l’on sait de faire de mieux ; du freeride dans de la grosse peupeuf !!

Le surfeur alpiniste aime l’altitude.

C’est confirmé le Jour 4 sera consacré à notre objectif du trip ; le Dôme des Neiges des Ecrins, sommet à 4015m, principalement composé d’une face de 700m d’une moyenne de 35° truffée de crevasses et d’immense immeubles de glace.

Après un petit dej  à 4h du matin, la journée commence par la descente du refuge pour rejoindre le glacier blanc. Neige béton avec un départ en traversée dans du 45° à la lueur de nos frontales. Ca passe malgré l’appréhension mais ça réveille !

C’en suit la remonté du glacier blanc avec les lueurs du soleil levant. C’est magnifique ! C’est tranquille. Ça fait du bien un peu de douceur avant les dernières recommandations de Denis : « A cet endroit on ne traine pas, ça peut nous tomber dessus sans prévenir, ici on se repose et là on fait bien attention à tendre la corde ! »

La montée est lente et régulière, la plus part des skieurs finissent par nous doubler mais pas les raquétistes alpinistes. La montée est surtout marquée par ma corde qui décide de se tendre soudainement 50m sous le sommet ! Et voilà que je ne vois plus que le haut de la planche de Nico qui dépasse de la rimaye (séparation plus ou moins marquée entre le glacier et le reste de la face). On s’en sort vite, aidé de Denis et je récupère mon second de cordée tout essoufflé. Une fois remis nous sommes récompensés par le panorama fabuleux qui s’offre à nos yeux pyrénéens. L’immensité des Alpes est sous nos pied, le massifs des Ecrins mais aussi le mont blanc et tant de sommet impressionnant dont nous ne connaissons même pas l’existence.

La descente est aussi majeure, « just Mytic » diront les locaux. Des passages impressionnant comme le saut de la rimaye ou des virages appuyés sous les sérac et les discrète crevasses. La neige est un peu cartonné par le vent mais stable et rassurante, c’est les jambes qui commencent à râler.

Le surfeur alpiniste aime le raide et les couloirs étroits.

En ce cinquième et dernier jours nous avons choisi de retrouver le minibus du CAF par un circuit touristique original. L’ascension du col de la grande Sagne à 3402m par son couloir Nord facile mais traversant deux rimayes et la descente par son couloir sud (AD-, 4.3, Expo 2, 45° sur 200m et 35° sur 1000m pour les amoureux des stats).

La neige est particulièrement dur sur la première partie ne permettant guère de quitter sa position backside cramponné à son piolet et du même coup empêchant la contemplation de la magnifique face nord du Pelvoux. Heureusement la pente finie par se coucher avant de relier le glacier noir nous permettant une descente de plus de 1500 m pour rejoindre la prairie des marmottes.

Il nous reste plus qu’à s’engouffrer une pizza à l’argentière la Bessé et digérer les 7h de minibus nous séparant de Toulouse.

Nous regrettons l’absence de notre sixième homme, qui malgré nos conseils, n’a pu s’empêcher d’aller forcer en falaise deux jours avant le départ. Ce n’est que partie remise !

Nous remercions le CAF Toulouse pour l’utilisation du mini bus nous permettant de partager la route plus allégrement.

Un grand bravo à Nico, Pierre et JB qui ont su partager notre passion du surf alpinisme.

Un grand merci à Denis qui nous a organisé ce trip à merveille et qui a su partager avec passion ses riches expérience dans ce milieu si déroutant de nos terrains de jeux habituels.

A bientôt pour d’autres aventures en surf de montagne,

Grégory, Initiateur surf alpinisme des Zizards.

Et oui j’ai signé Zizard sur le livre d’or du refuge pour le passage de notre section surf du CAF Toulouse. Ce nom me parait pas mal pour notre section mais je vous invite à débattre et à partager toute autre proposition.

 

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lien vers les photos J1àJ3 et J4àJ5

 

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