C'est le dernier jour ! Il ne sera pas dit qu'il sera moins merveilleux que les quatre premiers !
Nous quittons le refuge de l'Aigle et nous élevons vers la Meije Orientale. Je sais déjà que nous ne ferons pas le sommet, car des passages sont en glace vive, et deux d'entre nous ont des crampons en alu, adaptés au ski-alpinisme, mais pas à la glace.
L'itinéraire nous fait passer entre deux tables de séracs, instant magique ! Nous parvenons au pied de la crête de la Meije Orientale. La trace est faite, elle franchit la rimaye par la gauche. Rien de difficile, mais la montée raide en crampons nécessite là encore de la concentration.
Un vent glacial nous accueille sur la crête. Nous mesurons ce qu'il nous resterait à gravir pour atteindre le sommet. Des guides y ont passé beaucoup de temps avec leurs clients, pas de regrets ! Après nous être remplis les yeux des panoramas grandioses qui nous sont offerts de tous côtés, nous descendons et rejoignons les skis. Et nous montons encore, jusque sous l'ultime pointe de la traversée de la Meije, une course d'alpinisme classique mais engagée, car vraiment en haute montagne. Le Doigt de Dieu se dresse à 3973 m. Nous montons à skis jusqu'à 3815 m, ce sera le point le plus haut atteint au cours de ce raid ! D'ici, nous devons apercevoir, d'après les cartographes, un terrotoire équivalent à 20% du territoire français.. impossible à vérifier, mais que c'est grand !
Il nous reste... 2200 m à descendre pour rejoindre les voitures..
La descente de cette première partie est encadrée, la consigne est de ne pas s'éloigner de la trace principale, ni à gauche, ni à droite, car la glace vive et les crevasses nous attendent sournoisement..
Beau morceau de ski, avant de rejoindre l'entrée du glacier de l'Homme, sous le refuge.
Nous voyons alors débouler le gardien, qui tient à nous conseiller de ne pas nous y lancer trop tôt, il faut laisser la première pente, bien raide, prendre le soleil. Il a vu un groupe "galérer" et prendre des risques inutiles dans la matinée.
Tant qu'à faire une pause, autant la faire à l'abri, au refuge !
Le gardien nous offre du thé encore tout chaud du petit déj, et nous lui commandons des crêpes jambon-oeuf qui nous font un bien fou !
Nous pouvons alors aller aborder le fameux passage d'entrée sur le glacier de l'Homme. A skis pour quelques-uns, en crampons pour d'autres.
Nous y sommes ! le glacier n'a pas usurpé sa réputation, nous sommes entourés, dominés par de séracs. Il nous faut traverser rapidement une zone un peu chaotique, justement, où un sérac a lâché de la matière bleutée..
Le neige, d'abord assez dure, devient plus souple au fur et à mesure de la descente, qui se déroule sans problème. Vous vous souvenez de cette descente hors piste dans "les bronzés font du ski" ? Elle n'en finissait pas ! On a un peu la même impression ici. Après avoir traversé un secteur, on se retrouve sur un plateau qui donne accès.. à d'autres pentes, etc.
Finalement, nous abordons la dernière partie, où nous sommes sans doute sortis de la zone du glacier. Le regard vers l'amont est interrogatif : si nous n'avions pas réalisé cette descente, il serait difficile de croire que ça passe !
Nous terminons en portant les skis jusqu'au torrent, qu'il faut traverser. Il n'y a pas de pont.. Mais il y a des rochers qui coupent les flots, et il s'agit de passer de rocher en rocher, à un endroit pas trop large.. A ce petit jeu, nous avons droit à des petits cris d'effroi, mais pas à un bain forcé, ouf !
Après 5 jours, nous retrouvons nos véhicules à Pont d'Arsine, des chaussettes propres, etc.
Une dégustation de glace et de boissons rafraîchissantes à La Grave, et les différents véhicules présents repartent vers leurs destinations ! Toulouse, Chamonix, L'Alpe d'Huez, etc.
Merci à Tereza, Cécile, Jean-Pierre, Stéphane, Benoît, Jean-Lou, Xavier et Jean-Marc. Chacun a apporté sa contribution pour faire de ce raid autour de la Meije un souvenir inoubliable !
Les photos de ce dernier jour :