Sortie du 15 et 16 mars 2025, CAF Ados Toulouse
Encadrants : Pierre & Marie-Loï
Participants : Chloé (14 ans), Armance (13 ans)
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Initialement, le programme était : J1, montée à la cabane, installation, école de neige (dont école de chute), couloir Lucas - J2, couloir du Gouffre. Le jeudi, j'appelle le PGHM de Bagnères-de-Luchon, car je savais qu'ils y étaient allés la veille. Ils me disent que les couloirs sont en super condis, avec un BERA de 2. Mais il est prévu de grosses chutes de neige le lendemain, et le BERA va surement évoluer défavorablement.
Effectivement, quand nous arrivons sur la piste forestière d'accès, le samedi matin, nous sommes forcés de mettre les chaînes pour terminer l'approche en voiture. En forêt, tout est recouvert d'une fraiche couche de 30 à 50 cm selon des endroits, et je ne reconnais plus rien. En plus de très nombreux arbres ont été couchés par des avalanches et des tempêtes, le tout sous une épaisse couche de neige. Impossible de retrouver le sentier. La montée, avec en plus des sacs bien lourds et volumineux (popottes, réchauds, bouffe, matériel de bivouac - au cas où la cabane serait occupée - et matériel d'alpi... N'en jetez plus !), est lente. Chloé et Armance sont exemplaires, et montent sans se plaindre. Il nous faudra 4h30 pour atteindre la cabane, au lieu des 1h15-30 habituels.
Nous montons hors sentier jusqu'à 150 m de dénivelé de la cabane, là où la forêt s'éclaircit puis s'estompe. Le soleil a fait place à la neige et au vent, et la vue de la cabane familière est un grand bonheur !
Miracle ! Nous sommes seuls (et le serons tout le weekend), la cabane est pour nous ! On s'installe, on picnique, on reprend des forces. Il fait 3 °C dans la cabane, et Marie-Loï nous dit qu'elle va préparer un gros feu dans le poële, qui tire bien. Il n'est plus question de faire le Lucas, les jambes sont lourdes. Mais on peut monter au pied, pour faire de l'école de neige. La montée est lente, fatigue oblige, mais aussi en raison de l'épaisse couche de fraiche. Arrivés au pied du couloir, l'école sera... théorique. Je montre toutes les manips, puis la conduite à tenir en cas de glissade en couloir : je me jette dans la pente, pour me coucher sur mon piolet. Mais dans 50 cm de fraiche, je ne descends pas d'un centimètre. Impossible de glisser, même dans une pente à 35°... Bon, retour à la cabane.
Marie-Loï a passé tout ce temps à couper du bois. La température augmentera de 10 °C, jusqu'à 13, en fin d'après-midi. Ce ne sera pas de trop, et permettra de faire sécher les vêtements des jeunes, qui ont retrouvé de l'énergie et passeront une heure à monter un igloo. Puis on se fait un bon repas, au gré des récits des filles sur les travers et qualités de tous leurs profs de collège... Les enseignants que nous sommes avons apprécié la leçon...
Au cours du repas, Marie-Loï et moi devons décider : quel couloir demain ? Sans initiation réelle, le Gouffre (AD+) semble difficile. Surtout qu'il a reçu de très importantes quantités de neige, il n'a visiblement pas purgé, et le BERA est remonté à 3. Nous ne prendrons aucun risque, avec les 2 mineurs que nous encadrons. Nous optons donc pour le Lucas, s'il n'est pas trop chargé. Il ne fait que 150 m, c'est rapide, pourvu qu'il soit sûr. La nuit porte conseil...
Après une bonne nuit (pas totalement bonne pour tout le monde - lire le CR des jeunes ci-dessous...), le feu est rallumé pour le ptidéj. Et à 9h00, nous quittons la cabane.
Au pied du couloir, sur le haut du cône de déjection, j'enfonce jusqu'à la taille. Pas bon signe. Mais 20 m plus haut, dès l'étrécissement et les premiers rochers, la couche paraît plus fine. Je décide d'aller voir. Nous sommes encordés à 5 mètres sur un seul brin. Je pars en tête, Marie-Loï ferme la marche, nous avons fait des anneaux de buste.
Arrivé au premiers rochers, bonne nouvelle : effectivement la couche de neige n'est plus que de 20-30 cm, et les crampons mordent bien dans une couche dure en-dessous. Allez ! Ça passe, on y va ! Encore une fois, avec des mineurs, je ne prends aucun risque : nous montons à corde tendue, mais j'installe des points (friends, coinceurs, sangle sur arbre) dès que je peux. Le rocher est fracturé, et se prête bien au matériel de TA.
Nous atteindrons le sommet en un peu moins d'1h30. C'est lent, mais dans la fraiche, on va moins vite.
On se restaure, on boit, et il faut entamer la descente. Le grand beau nous a accompagné dans le couloir, tout le long, mais dès l'arrivée en haut, le plafond devient sombre, un peu angoissant pour nos jeunes, mais elles restent calmes et vaillantes sur l'arête (où Marie-Loï, en tête, installera quelques points, surtout destinés à rassurer). Rapidement, nous retrouvons la cabane. On picnique, on fait le ménage, on refait les sacs (délestés des vivres de la montée), et nous redescendons à la voiture. Nous garderons les crampons, pour sécuriser les organismes fatigués des ados. Le trajet sera bien plus rapide, sur et hors sentier sous la neige.
Encore un weekend merveilleux, avec des jeunes qui arrivent à la voiture des étoiles plein les yeux. Pour elles, je crois que ce fut une grande première. Et pour nous, encadrants, c'est un immense bonheur de voir ces jeunes filles si costauds et résilientes, ne se plaignant jamais sous des sacs lourds, une pente forte, un froid mordant, le vent et le brouillard sur l'arête. De vraies montagnardes, pur jus ! Quel panard de partager tout cela avec ces belles volontés pleines d'humour. Encadrant CAF Ados, c'est un bien beau "métier" !
Ci-dessous, la version écrite par Chloé et Armance (Trop fortes !)
Ce samedi matin nous nous sommes retrouvés vers 6 heures 30 pour prendre la route vers la montagne d'Areng. Après avoir fini de préparer nos sacs, la marche jusqu'à la cabane aurait dû nous prendre 1 heure 30 mais à cause des sacs très lourds et des 40 cm de neige tombés les jours précédents, nous avons perdu le chemin plusieurs fois pour au final mettre 4 heures 30.
Ce fut une grande joie quand on a enfin aperçu la cabane au loin ! Après s'être installés et avoir coupé du bois pour faire un feu, changement de programme au lieu de faire le couloir prévu, nous sommes partis en reconnaissance avec Pierre pour faire des exercices et s'entraîner à chuter.
En rentrant à la cabane nous avons eu du temps libre pour faire différentes activités ( lire, construire un igloo...) avant de manger de la purée mousseline et des boulettes de viande préparés par Pierre et Marie Loï.
Nous nous sommes couchés vers 21 heures et avons passé une nuit réparatrice malgré les ronflements de Pierre. Réveil le lendemain matin vers 7 heures -7 heures 30 pour partir vers le couloir. La journée s'annonçait bien avec un beau soleil.
Malgré la neige épaisse qui était tombée la veille et la nuit, nous n'avons mis que 1 heure 30 pour arriver en haut du couloir. Nous avons ensuite marché sur la crête pendant environ 1 heure, le ciel commençait à se couvrir et le brouillard descendait sur nous. Nous nous sommes perdus pendant la descente de la crête vers la cabane à cause du brouillard. Arrivés à la cabane nous avons refait nos sacs et sommes partis sous la neige et le brouillard.
En empruntant le bon chemin, nous avons mis seulement une heure 30 pour revenir sains et saufs à la voiture.
Merci Pierre et merci Marie Loï pour ce super weekend passé ensemble !