Bon, il fallait être motivé pour maintenir une sortie sur 2 jours avec les conditions météorologiques annoncées, non seulement les prévisions étaient vraiment mauvaises, du vent de Sud, un isotherme relativement haut, des précipitations pluvioneigeuses et pour couronner le tout un enneigement déficitaire en deça de 1800 m.
Le décor planté il fallait choisir le secteur, comme j'avais déjà annulé le premier WE couloirs de début mars, je ne voulais pas rester sur un échec supplémentaire, cette sortie s'adressait aux ados confirmés du club et quelques adultes autonomes, le gîte du Nabre étant réservé depuis longtemps, Grau Roig et Col du Puymorens feraient l'affaire. Un des encadrants ne pouvant venir, Marie-Loï et moi décidons de limiter le nombre à 9 tout compris, minibus oblige, 5 ados se positionnent, 2 adultes me contactent par téléphone, on a le compte, les participants inquiets quand même me sollicitent souvent pour la confirmation, ce que je m'empresse de sécuriser. Tant qu'il ne pleut pas on peut toujours skier, on aura la confirmation le dimanche matin.
Rendez-vous parking JP Vernant 6 h 30, c'est tôt certes mais on doit aller à Grau Roig et il doit neiger sur l'accès au col, je ne veux pas me trouver au milieu des "péquenots" qui essaient de monter coûte que coûte pour quelques cartouches et autres liqueurs. On charge comme on peut et nous voilà partis, le trajet est silencieux, il est tôt, les ados récupèrent, progressivement les nuages se développent à proximité des Pyrénées, à Mérens une pluie fine nous précède, puis au fur et à mesure la neige se précise, la route blanchit, les 4 pneus neige font le travail, on dépasse les sus-nommés en galère sur la route, la descente du port d'Envalira se fait au frein monteur en seconde.
On atteint sans problème le parking de la station De Grau Roig, il ne manque plus qu'à s'équiper, il pleut/neige, le minibus nous protège, on attend un peu que cela se calme, et, finalement après quelques hésitations, on arrive à se motiver, les sacs sont remplis, on a toujours l'intention de se faire un couloir, on effectue le test DVA à l'abri d'un bâtiment bienvenu et partons sur l'itinéraire skieurs qui se dirige dans un premier temps vers le cirque des Pessons.
La neige tombée ces dernières 48 h nous offre un merveilleux spectacle malgré le plafond bas, le vent est faible, je trace la première partie puis Gaspard enchaîne jusqu'à l'arrivée du téléski, ensuite décision est prise de monter vers le Montmalus ne voyant que très peu le relief vers le cirque des Collels, Quitterie prend le suite jusqu'à la dernière pente menant au col, je reprends la trace pour les derniers 150 m relativement exposés et nous atteignons le col de Montmalus sous pas mal de vent, le versant Sud n'est pas du tout engageant, beaucoup de vent, neige soufflée, dans ces conditions pas de sommet.
Avant que ne viennent d'autre skieurs nous entamons la descente et, à ce moment là, un petit miracle, le temps se dégage progressivement, la neige est légère et en quantité, on en profite bien. On ne va pas se contenter de si peu, décision est prise de basculer dans le cirque del Collels maintenant bien dégagé, la descente continue, la poudreuse virevolte sous nos skis sur quelques dizaines de mètres supplémentaires. On s'arrête enfin pour s'alimenter et décider de la suite, sur la droite se dresse le pic del Collels et ses nombreux couloirs dans lesquels; il y a quelques années, on avait validé une UF Neige, c'est un peu chargé, quelques coulées jalonnent ce versant, c'est quand même tentant de remonter sur l'un d'eux, on présente l'objectif, on discute de l'itinéraire et des options possibles pour l'atteindre, cet échange est formateur pour la prise de décision, j'explique le pourquoi et le comment, je laisse d'abord Cédric prendre la trace qui nous amène sur une croupe protégée puis Timothé enchaîne vers le pied du couloir où nous nous arrêtons pour dépeauter une seconde fois, je donne les consignes pour la descente et m'engage en premier pour me positionner plus bas et prendre quelques vidéos, le temps est au beau, la neige est fabuleuse.
Chacun s'y engage ensuite chacun son tour, un vrai plaisir, les virages s'enchaînent, ces beaux moments sont gravés dans la "pellicule" et dans notre mémoire, le temps est au beau fixe, la "banane" pour chacun d'entre nous, il est encore tôt, on en profite pour une nouvelle remontée vers le col de Montmalus que nous atteindrons sous une petite couverture nuageuse qui nous engage à redescendre rapidement, la neige se transforme rapidement au soleil de l'après-midi, il faut être vigilant et ne pas trop se "lâcher", pour les jeunes c'est difficile, chaque monticule est source de figures démonstratives, ils sont en forme, rien ne peut leur arriver, certes on n'est pas très loin de la station mais on se doit d'être vigilant pour éviter un accident qui peut être dramatique.
La fin de la descente se fait sur la piste de la station, on revient au minibus vers 15 h 30, on plie les "gaules", range les chaussures et entamons le retour vers Mérens et le gîte, en faisant quelques courses au passage, Jackie nous accueille chaleureusement et nous installe tout en haut du bâtiment principal, on est peu nombreux, douche, repos et apéro raisonnable à la bière, puis repas toujours aussi savoureux à partir de produits de la ferme, durant celui-ci sont abordés avec le groupe les aspects Responsabilités et conduite de groupe dans les sorties, la validation des compétences te les nouveaux cursus de formation, rien n'est simple, il faudra du temps pour assimiler tout cela.
Photos en vrac Jour 1 : https://drive.google.com/drive/folders/1trmh0ILrbdhqOa7OHLmmG4sCdBIK0EYH?usp=drive_link
Pour la seconde journée du dimanche, les prévisions ne sont vraiment pas bonnes, neige et plafond à 2000 m, on maintient notre objectif de boucle autour du Pic de la Mine, on avisera au moment.
Dimanche matin, lever 6 h 45, on est rapide (un peu trop pour l'un d'entre nous), on démarre du gîte à 7 h 40 ! On remonte vers le col sous la pluie qui, progressivement se transforme en neige, on se gare au lacet habituel du départ après l'embranchement vers l'Andorre, il neige un peu, visibilité à 50 m environ, ça ne va pas durer. On s'équipe, pas tous, il manque une paire de chaussures ! Il nous attendra dans le camion.
J'attaque la montée, la brume s'épaissit, je reste à la trace jusqu'à la station pour éviter tout problème, 500 m plus haut, on fait un point, on renonce à la boucle, on n'y voit pratiquement rien, j'explique la stratégie de déplacement, je montre la carte et le cheminement emprunté, il ne reste qu'à rejoindre le sommet 300 m plus haut en suivant la croupe, on croise et dépasse plusieurs petits groupes qui s'arrêtent ne voyant plus grand chose. Nous continuons, on fait de la carto, progressivement on distingue la pente terminale qui se dégage faiblement, le collet est atteint, on déchausse, pas besoin de crampons, le sommet est atteint, photo.
On rejoint les skis plus bas, je me strappe un genou douloureux, on chausse pour la descente, Marie-Loï annonce la stratégie de descente avec des jalons, c'est la "purée de poix", ne pouvant skier que doucement je descends entre ces jalons, ma co-encadrante gère parfaitement le groupe, on skie une partie dans la station, rejoignons la croupe de l'itinéraire de montée, briefing de la stratégie pour rejoindre le minibus, utilisation des repères naturels empruntés à la montée, souvent des arbres et des croupes caractéristiques, demande de skier tranquillement.
Y a plus qu'à ! Et bien ça fonctionne si on y met du sien, on descend, on s'arrête souvent pour se regrouper, la visibilité est à 10/15 m, la neige est somme toute agréable, on ne peut se lâcher, on y voit pas grand chose, les jeunes sont un peu déçus mais on y arrive, derniers virages au milieu des rhodos, voilà le camion, Marie-Loî nous montre le trajet sur son téléphone, montée et descente pile poil recouvertes, bravo à elle.
Photos en vrac Jour 2 : https://drive.google.com/drive/folders/1HNlaveFpbi8rcW_ia34D5Tqnqsi2PVEE?usp=drive_link
Il est 12 h 30, on descend récupérer les chaussures oubliées au gîte, on se restaure rapidement à l'abri et rejoignons Toulouse vers 15 h, certes c'est tôt, mais je pense que nous en avons bien profité surtout la veille, quelques sorties de ce we n'ont peut-être pas eu la même chance que nous.
Ont participé : Quitterie, Gaspard, Marcel, Ferréol et Timothé du Club Ados, Cédric et Valentin.
Ont encadré : Marie-Loï et Phil