La rando du jour sera plus courte, car il nous faut rentrer à Toulouse pour que chacun puisse accomplir son devoir d'électeur pour le premier tour de la présidentielle !
Direction le col d'Araillé, à l'est, au-dessus du refuge des Oulettes. 400 m de montée régulière, avec couteaux, sur des pentes soutenues où l'attention est de rigueur à chaque instant. Là aussi, le soleil nous accueille au col, lorsque nous débouchons sur le versant est. Il est encore tôt, et nous cherchons les contrepentes les plus ensoleillées pour la descente. Pas question de se laisser griser et d'atteindre le fond de la vallée d'Estom, il nous faut obliquer vers le sud dès 2100 m. Nous remontons alors le vallon de Labas, que je n'avais emprunté qu'une fois, à la descente et en plein brouillard, il y a quelques années. Un exercice d'orientation mémorable, tout à la carte et à la boussole, avec le bruit des avalanches de fonte aux alentours !
Ce vallon mène naturellement sous la face nord du pic de Labas (2946), où un couloir attire le skieur-alpiniste vers le sommet. Mais ce sera pour une autre fois, cette course serait trop longue compte tenu des contraintes du jour.
Nous parvenons donc au col de Labas, vers 2700 m, qui nous offre une vue originale sur le glacier d'Ossoue et les Vignemale, parcourus hier.
Le plan consiste maintenant à emprunter le sentier d'été, sans doute à pieds puisque exposé plein sud, pour rejoindre le vallon de Baysselance.
Las ! le passage envisagé est entrecoupé de névés abondants, raides et dominant des barres rocheuses. Le sentier d'été est invisble. Pas question de passer par là ! Yann suggère une sortie par le haut, mais on ne voit pas la suite, et je crains qu'on se dirige à nouveau dans une souricière..
J'explore donc le secteur sous le col de Labas, en sachant que, moyennat un retour en arrière, nous aurons toujours la possibilité d'emprunter un col plus large, à l'est. Mais l'heure tourne..
Je découvre un couloir entre deux barres rocheuses, indétectable sur la carte : il est entièrement en neige, bingo ! Mais il est raide, plus de 45° (mesuré) à certains endroits. Chacun adaptera sa technique de descente à son niveau : à skis pour Vincent, à skis en dérapage pour Alex, en crampons pour Yann et Isa. Je ferme la marche à skis. J'aime retrouver la pente raide, bien que le relief de ce couloir soit pas assez chaotique, avec des rigoles et des boules qui rendent sa descente irrégulière.
Il nous reste à remonter à la Hourquette d'Ossoue, comme hier. A un bon rythme, pour ne pas perdre les bonnes habitudes..
A nouveau la merveilleuse descente en balcon vers le refuge des Oulettes, où nous récupérons quelques affaires, et nous abordons la descente de la vallée de Gaube, en espérant que l'enneigement nous permette des descendre le plus bas possible à skis. Moyennant du skating sur les zones de replat, un peu de flair pour trouver les langues de neige entre des rochers, et un peu d'audace pour poursuivre rive gauche, avec la menace d'avoir le torrent à traverser, nous parvenons à skis à 1850 m, en utilisant une providentielle langue de neige qui permet de franchir le fameux torrent.
Commence alors un long portage, jusqu'au lac de Gaube, puis dans son contournement, et enfin à travers les pistes de skis en herbe, jusqu'à Pont d'Espagne..
Que vous dire du bonheur de retirer les chaussures de ski, et de mettre des chaussettes propres ! Ce qui paraît futile en plaine prend en montagne une saveur très particulière..
Le temps que nous avons perdu après le col de Labas ne se rattrape pas, mais chacun arivera à temps pour accomplir son devoir électoral (de justesse pour Isa, dernière à être autorisée à voter dans sa petite commune !).
Merci à Isa, Alex, Vincent et Yann pour l'excellent ambiance de ce séjour. Merci à Philippe pour son accueil au refuge des Oulettes, ça vaut le détour, et même le voyage !
Les clichés de cette 3ème et dernière journée :