Ci joint l'excellent CR d'Olivier (non censuré )..stagiaire blaireau Initiateur Alpi ....

Mes modestes photos de cette troupe en action :

https://goo.gl/photos/ag3jKsGf9qFseT4j6

 

Formation FFCAM en escalade terrain d'aventure, UV1 et UV2, 13-14 mai 2017 :

Les 12 blaireaux

 

Film de Sergio Leone

Musique de Ennio Morricone

avec Charles Bronson (dans le rôle de Bibi)

Une coproduction FFCAM/Metro Goldwin Meyer

           

           

            On connaissait les 12 apôtres. Et les 12 coups de minuit, l'heure du crime. L'histoire cinématographique a comptabilisé quant à elle (à peu de choses près) 12 salopards, 12 samouraïs, sinon 12 mercenaires... Cette fois, ce sont 12 blaireaux, stagiaires mal dégrossis après un premier week-end de formation au Caroux vieux déjà de trois semaines, qui quittent leur terrier pour rejoindre Calamès en Ariège, afin de parachever leur formation à l'escalade en terrain d'aventure.

            Sous la férule ferme mais bienveillante de deux pointures : Bibi, instructeur régional postulant avec abnégation au Friend d'or du 500ème blaireau-initiateur formé, et Bruno, guide patenté réintroduit en Ariège, les exercices reprennent samedi dès l'aube et sans relâche :

  • aller chercher un premier de cordée blessé par une chute en haut de longueur : comment bloquer la corde au relai pour retirer son propre système d'assurage (noeud de mule, demi-cabestan et noeud de mule, machard), puis remonter jusqu'au blessé sur la corde tendue, installer un relai pour se vacher sur le 2ème brin, arrimer le blessé à son pontet et sur son dos, couper son noeud d'encordement toujours en tension, pour enfin redescendre avec lui en auto-moulinette. Manoeuvre complexe qui résume à elle seule l'ensemble des techniques apprises... ;

  • rabouter une corde avec passage de noeud, pour faire descendre avec la plus grande longueur possible un second de cordée sur demi-cabestan (noeud de mule, noeud valdotain sur cordelette suffisamment longue, bloquée là aussi par demi-cabestan et noeud de mule) ;

  • transport d'un blessé sur le dos par cacolet effectué avec deux brins de corde roulés en anneaux, croisés en bandoulière pour les cuisses, et une sangle autour de la poitrine du blessé, solidarisé par une autre sangle avec le torse du transporteur ;

  • progression à corde tendue avec anneaux de buste, dont la longueur et le mode de fermeture varient selon les écoles, en respectant les principes suivants : 1) ne pas perdre les anneaux enroulés en bandoulière ; 2) le nouveau noeud, fermé ou non autour des anneaux, doit être en tension sur le pontet et non sur les anneaux ; 3) « sentir » l'assurage en mouvement et pouvoir bloquer un début de glissade du second par un (ou quelques) anneau fermé à la main ; 4 ) pouvoir facilement, dès que le terrain le nécessite, retirer les anneaux de buste ou modifier la longueur de corde ;

  • avec des seconds peu aguerris, choix entre les faire descendre en rappel (passer alors en premier en pré-installant leur descendeur), ou en moulinette (à privilégier en cas d'urgence, sur demi-cabestan, avec raboutage éventuel : voir ci-dessus).

                L'après-midi se termine entre les gouttes, par quelques longueurs d'escalade dans les voies (les « bouses » plutôt) du secteur « Grotte », entre 6a et 7a selon les goûts et les couleurs, avec plus ou moins de réussite et d'élégance. Puis la plupart des stagiaires se retrouvent au gîte « Les oustalous » des Cabannes, pour partager un frugal repas et quelques boissons revigorantes, en écoutant non sans dévotion Bibi relater moultes anecdotes édifiantes sur son expérience alpine de sauvetage et d'auto-sauvetage... La nuit est alors réparatrice, quoique peuplée de rêves agités entremêlant ascensions glorieuses et galères calamiteuses...

                Dimanche, branle-bas de combat : les cordées de trois se répartissent sans traîner sur les voies classiques du Pilier des cathares (Prélude, Pères tranquilles, Lubeline), avec pour consignes : 1) de bien tâter les prises en ce début de saison où le gel, la pluie, l'absence de fréquentation ont pu desceller nombre de blocs ; 2) d'éviter bien sûr l'équipement en place pour poser les points d'assurance et les relais, en mode terrain d'aventure... Bibi et Bruno veillent par leurs conseils au bon déroulement de l'ascension, non sans distiller savamment quelques doses de stress pour tenter de déstabiliser les stagiaires les plus récalcitrants (technique appliquée par la CIA à Guantanamo, mais transposée ici pour la bonne cause). Les plus méritants et les plus doués randonneront les doigts dans le nez pour enchaîner « Arabesque » (ED, 7a), tandis que d'autres rameront un peu plus et enchaîneront modestement par une sieste (EF, 0a). Finalement, les voies seront parcourues sans accroc majeur, mais avec des pertes de temps rendues rédhibitoires par une météo incertaine... Les points à améliorer concernent notamment la communication au sein de la cordée, l'esprit de décision dans l'installation des relais et la précision de placement des friends.

                Conclusion : tous les participants, en UV2 (initiateur) comme en UV1 (co-encadrant), auront passé l'épreuve avec application, apprenant lors de ces 4 jours nombre de techniques qu'ils ne connaissaient pas ou maîtrisaient peu... De quoi acquérir les bonnes bases ou modifier les mauvaises habitudes ! Pas de quoi pavoiser cependant : le terrain d'aventure doit inciter à la prudence et à l'humilité, et si la rapidité est un gage essentiel de sécurité, la précipitation est quant à elle source d'erreurs lourdes de conséquences. La maîtrise technique et « psychologique », la lucidité et l'expérience pratique sont indispensables pour assumer ce paradoxe, et pouvoir sereinement encadrer ou co-encadrer en club, voire contribuer à transmettre à d'autres cette passion...

                Un grand merci à Bibi pour sa disponibilité et sa pugnacité, à Bruno pour son éclairage technique, et à toutes et tous les stagiaires pour leur bonne humeur et leur esprit de solidarité !

                (NB : on l'aura compris, ce compte-rendu pourra servir de synopsis pour un projet d'adaptation cinématographique, « Les 12 blaireaux », film de montagne spaghetti à la Sergio Leone avec musique d'Ennio Morricone, Charles Bronson dans le rôle de Bibi et Kirk Douglas dans celui de Bruno... Il ne reste plus qu'à trouver un producteur ayant ses entrées à Hollywood : la FFME ?)

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