Pour ce week-end groupe espoir avec Romain direction Montrebei, paroi de Catalogne.
Départ jeudi à 15 heures de Jules Julien à bord du camion de Juliette et du mythique et immortel camping-car de Christian. On récupère Jules et Romain à Capens et on file en Espagne. On attaque la piste au coucher du soleil, c’est ambiance Paris-Dakar dans le camping-car qui branle de tous les côtés. Nous arrivons au bout du chemin dans un cadre aussi sauvage que somptueux.
Briefing rapide et efficace avec Romain autour d’une bière tout en préparant les divins mets. Romain, Raphaëlle et Christian iront dans « Antonio Garcia Picazo » (435m, 6c/A1), une des rares voies que Romain n’avait pas faite. Juliette, Jules et moi-même partirons dans « une voie d’homme », peu répétée : « Nirvana » (465m, 6b/A0 ou 7a). Nous mangeons rapidement dans le camping-car et allons nous coucher.
Le lendemain matin, aux aurores, nous partons après avoir petit déjeuné. Nous trouvons nos voies respectives relativement facilement. Romain et Jules attaquent en premiers de cordée.
De notre côté Jules avancement surement dans un calcaire pas vraiment compact. Nous avons de la peine à trouver la longueur en traversée avec des topos pas à l’échelle et peu fiables, mais finalement notre vaillant leader la trouve. Juliette et moi partons en seconds dans cette traversée. J’étais, comme le qualifie si bien Romain, dans cette émotion où l’on sent que la tétraplégie n’est pas si loin, ému ; d’autant plus qu’après avoir déséquipé le point de renvoi, j’ai manqué d’arracher l’arbuste que je tenais dans ma main droite et ainsi de me prendre un ballant artistique. La cordée arrive entière à R3. De nouveau Jules s’élance dans les trois longueurs suivantes dont la première particulièrement belle. Et nous sommes à R6, au pied d’une cheminée dans une large et obscure fissure dons nous n’arrivons pas à distinguer ni la fin ni le fond… Au fur et à mesure que nous évoluons la cheminée se rétrécit, nous nous enfonçons de plus en plus sans vraiment savoir comment nous allons en sortir. Finalement, nous apercevons un trou par lequel nous réussissons à sortir, pile au relais. S’en suit une autre longueur et nous sommes au 7a. Jules part en libre mais se résigne finalement à artifer après un plomb sur un friend. Puis, je finis en tête les deux dernières longueurs faciles bien qu’archi péteuses. Nous aurons mis 11 heures dans le voie. Nous redescendons aux camions sans attendre l’autre cordée qui n’est pas encore sortie.
Pour l’autre cordée, Romain aura fait tout en tête, la voie n’était vraiment pas des plus belles, parfois largement sous-cotée et Christian se sera pleinement exprimé dans son style de grimpe connu et reconnu.
Nous nous attablons au Carlton ambulant de Montrebei et nous réfléchissons à la suite des événements… Juliette a mal à son talon et n’est pas sûre de pouvoir grimper le lendemain, Christian est bien entamé et doit bichonner son camping-car avant de reprendre la piste et la route. Ainsi, Jules et Raphaëlle se dirigent vers une voie à fissures « Adios Conos » (250m, 6c) et Romain et moi partons pour « Globeros en Alaska » (265m, 7a).
Le vendredi matin, nous décollons à 8h. Après avoir fait les sangliers dans le bartasse, nous sommes au pied de la voie. J’attaque en premier les deux premières longueurs. Puis Romain passe en tête dans une petite fissure qui se lézarde dans un beau mur compact, belle longueur. Ensuite, le 7a arrive, il y a ce qu’il faut de prises, pas plus pas moins - l’harmonie du rocher. Romain continue dans un 6c et boucle la voie en enchainant le dernier 6c+ avec une longueur en 5+. Nous aurons mis 6-7 heures dans la voie. On remballe et on descend rapidement.
Du côté d’Adios Conos, Jules et Raphaelle enchaînent leur voie sans encombre, sortent et rejoignent le camping-car légèrement avant nous.
Arrivés au camping-car, nous reprenons rapidement la piste où nous croisons Bruno Colla, the Bibi’supercar aura eu un peu de peine mais nous parvenons à la route et Juliette nous laisse à Ager. Sur le chemin du retour Romain nous aura raconté ses belles expériences d’artif et de base jump. Nous redéposons Jules et Romain à Capens puis nous arrivons à Toulouse. La roulotte est toujours vivante donc on peut en conclure que ce fut un bon stage.
Sinon, merci encore à Bibi et Romain pour ces deux superbes jours d’escalade sur une des plus belle falaise del mundo ! Le stage final promet de belles performances tant au niveau de la grimpe que des blagues de Romain au délicieux style british ! A très bientôt !