Pour ce week-end du 15 et 16 avril, nous partons dans les Pyrénées Orientales pour un programme VTT enduro. La forte tramontane annoncée me pousse à chambouler un peu le programme originel. On oublie le parcours prévu pour le premier jour entre Argelès-sur-Mer et Collioure, qui nous aurait permis d’aller voir les tours de la Massane et de la Madeloc, pour aller directement au village du Boulou. Là-bas nous serons à l’abri pour la plupart du parcours.
Nous sommes donc trois ce samedi matin, Jean-Claude, Frédéric et moi-même, au départ de cette journée enduro au parking du casino du Boulou. Les montées ne sont pas bien compliquées d’un point de vue technique puisque tout se fera sur piste forestière dans le massif des Albères. Frédéric part en éclaireur, et nous montons à notre rythme avec Jean-Claude. Pour l’instant pas de vent, tant mieux ! Arrivés à la cabane de l’Espinasse, nous nous arrêtons afin de profiter du panorama avec une vue s’étendant de la Méditerranée au fort de Bellegarde avec bien entendu le massif Canigou surplombant toute la région.
Arrivés au col de la Llinàs, point le plus élevé de la journée, nous sommes littéralement soufflés. Nous nous mettons à l’abri pour la pause déjeuner. Le soleil est là et nous permet de ne pas se refroidir. Les choses sérieuses commencent alors au moment de repartir. La première journée initialement prévue aurait permis de retrouver un peu les sensations perdues pendant l’hiver mais ici nous attaquons directement par un sentier avec une cotation noire. Dans les Pyrénées Orientales, cela veut dire extrême méfiance ! Jean-Claude part devant et je galère un peu (beaucoup) pour cette reprise. Les marches sont impressionnantes, la déclivité importante sur certains passages et les roches saillantes peuvent très facilement bloquer la roue avant si l’on n’est pas concentré. Heureusement le reste du parcours devient plus simple par la suite et permet de se remettre en confiance. Le reste du parcours alternera entre des descentes côtés bleues et rouges.
Pour le deuxième jour, les rafales de vent annoncées à plus de 120km/h nous poussent à fuir le pays. En effet, nous avons décidé la veille de nous réfugier en Espagne pour aller rouler là-aussi sur les traces enduro au-dessus du village de Maçanet-de-Cabrenys. Nous trouvons du monde sur place, et en attaquant la montée d’environ une dizaine de kilomètres sur piste, nous avons la confirmation que nous sommes au beau milieu d’une course d’enduro VTT. Nous discutons un peu avec des vététistes français dans la montée afin de se renseigner sur les parcours qui sont balisés et qui pourraient être impraticables pour nous. Nous nous faisons dépasser par de nombreux vélos électriques, certains roulant très vite au point de devoir se pencher dans les épingles en montée! On se persuade avec Jean-Claude que ça nous fait du bien de se faire mal à la montée avec nos vélos musculaires!
Arrivés au début d’une descente bleue que nous avions repérée, nous nous retrouvons au beau milieu d’un soixantaine de vététistes prêts à en découdre avec le chrono. Nous décidons d’aller chercher plus haut une trace rouge, en espérant qu’entre le temps de monter, de déjeuner puis de redescendre, les compétiteurs auront libéré le terrain. Nous faisons donc la pause au col « del pou de la Neu » (le Puits de la Neige) sur le roc marquant la frontière avec la France. Là aussi, comme hier, nous prenons l’air frais, un bon grand coup d’air frais même!
Nous nous remettons alors en route et redescendons par une trace peu empruntée et cotée rouge pour arriver au point de départ de la soixantaine d'enduristes rencontrés plus tôt. Le dernier pilote s’engage et le sentier est à nous ! Le premier tronçon est ludique mais cela se corse plus tard lorsque nous empruntons une portion noire. Les épingles gauche/droite bien raides s’enchaînent, devant se négocier avec précaution puisque parsemées de rochers et autres pièges. Nous avançons bien et la difficulté devient un régal, tout comme les rares vues dégagées sur les environs et la plaine.
La suite sera trouvée plus calme vu le niveau rencontré précédemment. De retour au village, nous nous arrêtons dans un bar au village de Maçanet dont les bâtisses et les rues étroites me font penser à Saint-Antonin-Noble-Val ou Bruniquel.
En conclusion, ce fut un premier week-end assez engagé pour ce début de saison mais chacun aura pu se remettre en jambes et apprécier les sentiers techniques qu'offre la région!
