De Bielsa àTella par le canal de Cinca : samedi 11 novembre 2023

6h30 Paul Sabatier

Je ne sais plus quand le soleil s’est levé mais il faisait jour en traversant Arreau.

9h Bielsa Bruno, Claire, Baptiste et Jacques partent déposer les voitures à Tella le but de la journée.Visite de Bielsa quasi détruit pendant la guerre civile. Il reste un mélange de vieilles maisons jolies et de neuves moches. Je lève le nez vers les massifs en tranches napolitaines : verticales sombres, replats blanc neige ou vert foncé quand des conifères ont pu s’accrocher. Pentes douces ocre, rouille, jaune et rouge. Lumière rasante du matin.

10h Retour des quatre navetteurs dans une voiture. La marche commence. Pente qui monte douce et confortable à travers bois. Grands buis sans pyrale. Chemin créé en 1921 pour creuser l’étroit  canal qui conduit l’eau du río Cinca vers la centrale hydroélectrique de Lafortunada 13km au sud. Les ruines des abris ouvriers sont encore visibles.

10h Retour des quatre navetteurs dans une voiture. La marche commence. Pente qui monte douce et confortable à travers bois. Grands buis sans pyrale. Chemin créé en 1921 pour creuser l’étroit  canal qui conduit l’eau du río Cinca vers la centrale hydroélectrique de Lafortunada 13km au sud. Les ruines des abris ouvriers sont encore visibles.

Par les trouées du bois : fond bleu du ciel, nuages flottants entre les massifs calcaires, gros gâteaux feuilletés pliés en accordéon.

Dénivelé zéro à flanc de falaise. Le canal est recouvert de ciment : on marche dessus. La pause arrive quand j’ai même pas encore faim mais c’est là qu’il y a la vue et il est midi .

On s’écarte du canal par un chemin étroit qui monte. Six belles vaches grises descendent avec leurs veaux. D’où sortent-elles ? Un peu plus haut on comprend : prairies plates et clôturées, ajoncs nains en coussins piquants clématites à fruits chevelus. Le chemin s’élargit et devient carrossable, puis goudronné. Nous arrivons à Tella. Le soleil s’est caché, quelques gouttes s’annoncent.

16H00. L’emplacement stratégique du village, déjà repéré au 16^ème siècle, persiste  au 21^ème : une antenne télécom surplombe le clocher de l’église renaissance . C’est moche mais on a tous un téléphone. Un groupe enfile les capes de pluie pour arpenter la boucle des ermitages, l’autre reste au bar. Les ermitages sont chrétiens mais installés là à cause des forces telluriques païennes : rien de tel qu’une vieille religion pour soutenir la nouvelle. Chemin pavé entre les buis, vue impressionnante sur la vallée. On finit la boucle vers 17h.

Les voitures filent vers le refuge de Pineta mais il fallait réserver sur le site et non par téléphone. Jacques reste zen : Bielsa regorge d’hôtels. On choisit le Panart avec une tilda sur le n : pas plus cher que le refuge au repas près. On mange pour dix euros à notre faim et la douche chaude est incluse. Végétariens s’abstenir, crème aragonaise si on aime la confiture. Le réchauffement climatique n’a pas l’air d’inquiéter le patron . Il fait trop chaud la nuit.

les photos du jour : https://photos.app.goo.gl/hEgXGzxjLJWZ2tp46

D’Espierba à Pineta dimanche 12 novembre 2023

Couleurs du matin sur les montagnes à 7h30. Ptit dej continental à commandes complexes.Du coup à 8h30 on est encore assis et il reste à défiler pour payer.Voitures jusqu’à Espierba. Un groupe commence à marcher pendant que les quatre navetteurs  qu’on ne remerciera jamais assez déposent trois voitures à la Pineta.

On démarre sous grand ciel bleu. Dénivelé moins doux qu’hier à travers forêt vers l’est. On se tait. Débouché sur prairie.Vue dégagée sur les mille feuilles. Alisiers jaunes isolés à feuilles simples et fruits en boule rouge. Marche sur la crête vers l’ouest, terre et herbe douce aux pieds. On voit loin côtés nord et sud la falaise en tranche napolitaine. Après quelques mètres, la neige est sous nos semelles mais pas au point de s’enfoncer. Les navetteurs nous ont rattrapés. Une bande d’isards s’affole de notre arrivée sur le versant en face

Jacques nous montre au loin  la crête à atteindre avec option vers le sommet pour les courageux.

Il fait plus frais. On s’emmitoufle et on attaque un pierrier de schistes noirs qui grimpe sec, des bourrasques nous font tanguer. J’avance lentement  et je me dis que je ferai pas la variante vers le sommet mais arrivée en haut je comprends qu’on vient tous de la faire la petite variante. Il n’y a plus qu’à redescendre vers la prairie toute plate et verte comme un terrain de rugby. On traverse encore quelques rochers pour passer sur le versant sud pour la pause en plein soleil et  sans vent.

Après la sieste on marche à plat sur l’herbe rase. Dépaysement total pour les familiers de l’Ariège : prairies vastes en altitude et vue lointaine sur les falaises.

Descente à travers forêt, retour des alisiers isolés. Le chemin coupe les lacets de la route forestière. Des marches de pierre apparaissent, le terrain devient plus aménagé. On découvre la cascade de La  Larri qui use sa roche rouge : je n’en ai jamais vu d’aussi magnifique et puissante.

Des escaliers humides et glissants descendent jusqu’au lit de la rivière, les pieds se reposent, les langues  repartent. On retrouve les voitures. Les plus pressés filent vite, les autres se serrent jusqu’à Espierba pour retrouver la voiture de Jacques.