Jour 1 :
Changement de programme, on ne fera pas la Sarre Aute, notre encadrant préfère aller chercher un itinéraire plus haut afin de trouver de la neige en quantité. Nouvel objectif la crête de la Pègue depuis le plus haut que l’on peut soit juste au dessus du parking de la station de Barège à 1510m. La montée vers le départ aura été l’occasion pour certains de découvrir les dégâts encore bien présents des inondations de Juin dernier. Nous partons au milieu de la matinée. Conditions : chargé ! Nous longeons les pistes sur une bonne distance, l’occasion pour tout le monde de s’échauffer avant de rejoindre le début de la vraie pente, direction plein Sud. Au dessus de nos bonnets ça ne s’améliore pas, on y voit rien, il neige. Sous nos raquettes c’est un peu mieux, le vent du Sud nous a ramené de la bonne neige sur cette face Nord. Il est nécessaire de faire un point carto régulièrement afin de s’assurer de notre orientation tant la vue est bouchée. Le groupe avance ainsi en visant les rares points remarquables et arrive sur la crête de la Pègue. La vue est…. Bon on imagine que ça doit être sympa. On s’équipe, on chausse, et c’est parti. Bon doucement hein parce qu’on n’y voit toujours rien et il est impossible de deviner les reliefs. C’est Gregory qui ouvre à chaque fois afin de montrer la direction et surtout les éventuelles surprises topographiques. On enchaîne de cette façon de courtes distances pour que tout le monde puisse rester en vue. Si cela crée un peu de frustration de ne pouvoir s’enchaîner plus de virages, ça a au moins le mérite de faire durer la descente. Casse croûte a côté d’un beau rocher et exercice de recherche DVA concluant pour tout le monde, sortie en 2’30 en moyenne. Retour à la voiture par les pistes sous une neige mêlée de pluie.
Ce n’était pas les conditions de l’année, mais on était au courant et c’est aussi ça le surf-alpi. Et puis il nous reste demain.
Une petite heure de voiture jusqu’au refuge des Granges de Holle, pose des chaînes pour certains, ah il est tombé plus de neige ici. Quelle bonne surprise que ce lieu à l’accueil chaleureux. Après l’installation et une douche bienvenue, on s’attable, les discussions vont bon train. Sympa cette bière artisanale de la vallée des Gaves, oh et on reprendra bien de la soupe, et du hachis aussi, et puis un deuxième pichet de rouge hein ? Ah mince il y en a plus pour le fromage, quoi amis scouts vous nous donnez votre bouteille toute pleine, pardi oui on en veut ! et puis votre soufflé au pomme aussi et le cake au chocolat et le brownie, et ben merci beaucoup bonne nuit et bonne prière à vous. C’est donc le ventre bien plein que chacun s’affaire à l’activité qui lui convient, dernier point météo, itinéraire du lendemain, ou encore récits de voyages vécus ou en train de les lire les orteils auprès du feu.
Jour 2 :
Objectif du jour le col de Lary, départ du refuge 1500m. Conditions : toujours pareil. Gregory passe en tête sur ces premières pentes et nous met rapidement sur le GR10 peu évident à deviner et que l’on suivra sur 200m de dénivelé environ. Le groupe est en forme, chacun a à cœur de passer en tête et de verser quelques gouttes de sueur en taillant la trace pour les autres dans les 30 bon cm tombés la veille. La descente s’annonce savoureuse mais on y voit toujours rien, des points carto réguliers sont de nouveau nécessaires pour progresser dans cette purée, les altimètres sont les bienvenus. Nous progressons ainsi sur un rythme homogène vers l’objectif, entrecoupés de petites pauses ravitaillement, même pour partager quelques miettes de céréales avec un pinson des neiges déjà bien dodu. Au point 2000 on attaque une pente plus raide et régulière jusqu’à l’objectif, enfin c’est ce qu’on lit sur la carte. Mais 100m plus haut, Greg décide d’arrêter là, au dessus c’est bouché, en dessous on y voit plus clair, il vaut mieux chausser et en profiter. Cette fois ci plus question de s’arrêter trop souvent, chacun taille ses virages dans ce régal de pente de neige fraîche immaculée. L’occasion tout de même pour quelqu’uns de se faire surprendre par des reliefs difficiles à deviner. Merci à Solenn pour cette chute tout sourire de 2m dans un trou sous nos yeux, bonne tranche de rigolade. C’est avec la banane que l’on se rejoint tous au point 1800, on parle déjà de se remonter quelques décimètres mais seulement après l’atelier igloo. Il s’agit de procéder ainsi : disposez tous les sacs (soit 10) en cercle, posez ensuite les planches inclinées dessus de façon à former un tipi axé par une sonde plantée préalablement. Pensez à laisser un espace pour la future entrée. A présent saupoudrez nonchalamment de neige pendant une heure environ en tassant régulièrement le tout. Continuez ainsi jusqu’à ce qu’un cône d’une épaisseur et d’une taille convenable prenne forme, tassez bien. Une fois satisfait, venez creuser l’entrée sur la base du cône choisie préalablement. L’intérieur atteint, retirez à présent les sacs, puis moins évident les planches et dégagez le surplus de neige présent, n’hésitez pas à tailler dans la paroi jusqu’à trouver une couche de neige dure. Lissez le tout. Prenez place. On y entre à presque à 10. Cela nous a mis en appétit, pique nique au pied de notre œuvre. Comme prévu on remet les raquettes et on remonte jusqu’au point 2000. Arrivé là, le plafond est remonté et on aperçoit parfaitement le col 220m plus haut. Greg se renseigne sur l’état de forme de chacun, et si certains organismes commencent à être éprouvés, il nous faut peu de temps pour prendre la décision d’aller jusqu’au but initial en vue de la superbe pente NE qui se présente face à nous. Si François nous ouvre le chemin pendant un bon moment, ce sont nos deux filles en tête qui nous mènent jusqu’au col de Lary. Les nuages sont encore bien présents mais le Cirque se dévoile peu à peu, d’abord un bout du Marboré, puis l’Epaule, la Tour, le Casque, ah la Brèche de Roland et enfin le Taillon nous laissent entrevoir leur formes minérales pendant quelques courts instants. Bon après un peu de poésie il ne s’agit pas de trainer, les premiers à descendre ne verront pas l’Isard qui nous scrute depuis le sommet du pic de Lary. Rebelote, une descente à faire rêver, on flotte sur une neige légère tombée en quantité. Certains renouent avec des sensations perdues la veille, d’autres libèrent leur joie sur ce terrain de jeu qui nous est offert. C’est ainsi que l’on rejoint les épingles de la route et le GR10 laissés plus bas, et planche à la main sur ce charmant chemin que l’on descend jusqu’aux granges. C’est à présent que la neige se met à tomber, on a joué sur le bon timing aujourd’hui. Une bonne bière à Luz histoire de reparler de tout ça et c’est le retour.
Merci à notre encadrant Gregory pour ces choix d’itinéraires judicieux qui nous ont fait trouver de la super neige malgré des conditions peu évidentes.
Merci au groupe pour sa bonne humeur, sa patate et son bon esprit.
Et merci au nouveau gardien des Granges de Holle arrivé début Janvier pour son super accueil et bon courage à lui pour les saisons à venir.
Vincent