Compte Rendu : Ski de rando du WE 22 et 23 Février 2014
Lieu :
Samedi 22 : Montée au refuge de la Glère (2140m)
Dimanche 23: Turon du Néouvielle (3035m)
Encadrants : Jean-philippe Albressac, Gérard Gomez
Participants : Emmanuelle, Lysa, Léa, Michèle, Sylvain, Régis, Guy, Olivier, Bruno, Lucien
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le milieu montagnard fait peur. Les "monts affreux" passent aux yeux des populations locales, pour encombrés de dragons et autres créatures démoniaques. Ils inspirent l'imagination de légendes et l’effroi des mondes inconnus.
Dès 1786, un ingénieur, passionné d’astronomie depuis son enfance, Jacques Vidal, affublé de son ami Henri Reboul osent braver les éléments, afin d'en relever les hauteurs, d'en déterminer le point le plus élevé et d’établir une cartographie.
En aout 1787, les deux compères parviennent au Turon qu’ils désignèrent comme le sommet de la « Neige-Vieille de Caplongue » d’une altitude de 1619 toises. Ces messieurs, non contents de s'octroyer la première ascension d’un 3000 pyrénéen se sont également payés la primeur d'aller roupiller au sommet du Pic du Midi de Bigorre, en posant les jalons d'une cabane à l'origine de l'observatoire actuel.
A défaut d’ouverture des refuges de Colomers et Saboredo dans les Encantats, nous préférons poser nos skis sur les traces de ces deux acolytes aventureux.
Nous commençons le WE par une bonne grasse matinée, indispensable pour affronter les trois heures d’approche de la bâtisse « eth glérè », ancien hôtel des ingénieurs hydro électriciens.
En cette période de vacances scolaires, l’accès au restaurant « Chez Louisette » s’ »s’entreprend de beaucoup plus bas, depuis pratiquement la sortie de Barèges. La place est méconnaissable tant la foule se presse vers les remontées mécaniques.
En fond de vallon, à l'approche de l'enclos, Emma et Lysa en seront pour une séance d’extinction d'ampoules. Nous en profitons pour déstocker les « couteaux » car la sous couche est loin d’être tendre avec nos carres. Au passage, nous refilons un peu de paraffine à confiture pour les peaux d’un jeune en perdition, bien content de croiser une tribu pacifique de cafistes.
Refuge de la Glère, Julien est déjà dans la place et nous accueille sur le pas de la porte. Quant à Sergio, il est parti en direction de Packe avec Marie Pierre et Marine.
La galanterie nous effleure et nous susurre à l'oreille de laisser le dortoir particulier aux filles, tandis que nous nous entassons sur deux rangées de couches à proximité. Bien nous en a pris, car la nuit ne fut pas au top niveau pour la récupération de ces chères demoiselles.
Un petit coup de déodorant et nous sommes fins prêts à en découdre avec le breuvage habituel. Il côtoiera la garbure et les pâtes bolognaise durant tout le repas. Sylvain se demande où « sa maman » l’a inscrit et est-ce bien raisonnable. Le gardien ponctue la soirée par une petite goutte de génépy.
Le lendemain, vers 7h, l'appel de la poudreuse devient irrésistible et peut, chez certains sujets, altérer tout jugement en cette belle matinée étoilée:un étrier "Coltex"dans l'oeil du voisin, un sac à dos oublié, un gant de ski abandonné, un piolet volage...
Dix centimètres posés sur fond dur, nous n'en espérions pas tant, avec de surcroît, pas la moindre trace de ski sur l'itinéraire de descente. Nous avalons le dénivelé sur un rythme idéal pour les 72 printemps de Guy. Quelle volonté! Sur l'antécime, tranquillement, accompagné de Lucien, il posera son sac pour un casse croûte bien mérité.
Un dernier raidillon et Bruno foule la cime de son premier 3000, à l'image de nos prédécesseurs il y a 227 ans. Après une petite photo de notre équipée, un léger courant d'air nous chasse vers les Abymes tant convoitées. Encore une fois, que du bonheur! En 2000m de virages, l'affaire passe de l'hiver au printemps sur des neiges fantastiques pour la saison.
Merci à tous pour ces bonnes tranches de rigolades...
Jean-phi
Les photos: