Collective Vélo de Montagne aux Ports d'Aula et de Salau - Haut Couserans / Ariège - 1er Nov 2014.
Sortie difficile : 40kms pour 2100m D+
La fin de l'été approchant à grand pas, il était temps de lancer ma première planification en tant qu'encadrant VdM au Club Alpin Français Toulouse. J'aurai voulu commencer plus tôt et par plus modeste pour connaître davantage de participants, mais la météo capricieuse en a décidé ainsi : mieux vaut joli et tard que petit et pluvieux.
Qques mails et nous serons 8 vététistes à rejoindre Couflens ce samedi 1er novembre. Il ne fait que 4° en vallée pendant que certains achèvent les derniers réglages mécaniques.
Petite appréhension puisque la boucle est ambitieuse avec 2100mD+ et que les méandres du covoiturage font que 9h sonnent sur la place du village tandis que nous nous élançons pour 18km d'ascension. Je me suis donc assuré que les frontales faisaient bien partie du fond de sac, un détail qui pourrait avoir son importance de nuit en descente sur un sentier technique.
D'entrée, la petite route du Col de Pause échauffe les corps, le rythme est déjà relativement élevé, peut être pour se réchauffer ? Chacun s'arrête à son tour remplir son sac des couches superflues. Je ferme la marche avec Laurence pour n'inciter personne à se mettre dans le rouge. Le temps de faire connaissance (avec le groupe, pas avec Laurence) et nous voici déjà passés de 700 à 1100m : on sort des bois, le soleil du matin illumine la montagne et les appareils photos sont à l’œuvre. Quelques présentations avec les sommets locaux, nous voici sur la piste en lacets qui mène au col.
Le Valier majestueux se dévoile ainsi qu'une partie de son glacier d'Arcouzan, déjà 1500m et plus de la moitié de la montée avalée. Un regroupement et une pâte de fruit maison plus tard, nous repartons du bien-nommé Col de Pause pour la 2ème partie de la piste (fermée à la circulation).
Petit replat et fraîcheur de l'ombre sont les bienvenus avant la montée sur la Cabane d'Areau et le Refuge ONF (bien fermé) qui borde le lac. La vue s'ouvre et le groupe s'étire, chacun son rythme... 12h25 et le gruppetto encore vaillant passe la frontière pour aller déjeuner sur les pelouses Aranaises. Je suis plutôt confiant sur l'horaire, si tout va bien les frontales ne devraient pas trop servir...
Menu varié mais plutôt consistant pendant que Christophe détaille la vue à l'Ouest jusqu'à Venasque, Perdiguère, Posets et même le toit de l'Aneto qui dépasse. On profite... même d'une mini sieste de Novembre à 2260m, un luxe qui vient récompenser le réveil à 5h30.
Mise en garde de rigueur avant d'attaquer 500m D- de descente mi-freeride mi-sentes à vaches sur le GR espagnol qui plonge sur la Noguera Pallaresa. Ne connaissant que la moitié du groupe et à la vue des vélos hétérogènes je me doute que le niveau technique doit l'être tout autant. La première droite sur l'étang calmera les ardeurs et tout le monde restera mesuré pendant que je navigue à vue, entre pif, souvenirs et trace GPS pour trouver le meilleur chemin. L'ambiance lumineuse et sauvage face au Marimanha est vraiment extra, on prend le temps de faire un peu d'eau mais il ne faut pas trop trainer. A peine les roues sur la piste du bas que l'on remonte la selle et passe le petit plateau pour cette piste... qui se raidit progressivement en même temps que le rendement se détériore avec l'herbe.
Il fait chaud Philippe et chacun gèrera les épingles à pieds. C'est qu'il a déjà du mérite et absolument pas les mêmes développements que nous avec sa monture collector : un beau Sunn Total flex de 98 ou 99... Sous le Pic de Montaud la piste laisse place à un sentier nettement moins carrossable. Ça monte à flanc, en devers pour rejoindre la croupe 100m plus haut avec des passages physico-techniques qui auront raisons des meilleures volontés. Comptez entre 20 et 80m de poussage / portage.
La suite est un magnifique faux plat panoramique entrecoupé de quelques passages techniques pour rejoindre les vestiges du Port de Salau 2087m. Il est 15h40, le soleil baisse, la température aussi.
Une collation, le temps d'enfiler une doudoune et les gants longs et c'est parti pour 1400 m de descente one shot sous le regard de ce qui semble bien être un gypaète.D'abord taillé dans la roche, le chemin s'évase à l'ombre en d'amples épingles plutôt faciles, jonglant entre poussière, herbe et caillasse. Tout le monde y trouve son compte, qques passages plus ardus à l'occasion viennent pimenter le tracé... Petite satisfaction personnelle : je retrouve la seule marche devant laquelle j'avais fait un refus d'obstacle en 2008. Cette fois c'est passé comme une bière en fin de rando, comme quoi on progresse toujours !
Après la cabane pastorale de Pouil (détruite cet hiver) l'air se réchauffe, à moins que ça ne soit la longue section typé Orangina rouge dans le calcaire érodé qui nous ait réchauffé...
Dans le bois de la Crémade 2 options se profilent : une piste pour finir vite le long du Haut Salat ou un sentier de montagne rive gauche. Tout le monde étant en forme nous prendrons l'option "sentier typé ariégeois". Comprendre par là encombré et peu roulable au début, super ludique une fois dans les bois mais il est vrai un peu expo par endroit et trop technique pour que la moitié du groupe l'apprécie à sa juste valeur. Ceci dit ce toboggan feuillu et ludique restera un très bon moment pour Vincent, Séb' et Cyrille... quand je pense que j'ai raté ça la dernière fois !
Finalement, nous rejoignons le beau sentier facile de fond de vallée qui mettra tout le monde d'accord, c'est ça qu'il nous faut ! Fin de partie sur la route entre Salau et Couflens, nous retrouvons les voitures à 17h40 soit avec 30min de rabe sur la nuit.
Sortie qui se terminera à Seix par une descente fructueuse à la fromagerie du Rogallais et l'auberge sur la place...
Merci à Aurélie, Laurence, Sébastien, Vincent, Philippe, Christophe et Cyrille le lotois pour cette belle journée en montagne, comme quoi les classiques ne le sont pas par hasard ! Merci d'avoir bien géré la difficulté physique sans surestimer ses capacités techniques. Pour preuve aucune véritable cabriole artistique ni pépin mécanique !
Content d'avoir partagé en bonne compagnie cette vision du vélo de montagne qui devrait appeler d'autres sorties du genre en 2015, sur 1j ou plus si affinité.
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Rowel