Samedi : Voie du Grand dièdre à la Muraille de Bugarret
(topo ici et les photos)
Nous nous retrouvons vendredi soir au parking de Cap de long avec comme objectif de parcourir le lendemain la voie du «Grand dièdre de Bugarret», dans la muraille éponyme, en versant W de l’arête de Cap de long (c’est l’arête qui relie le Pic Long au col Tourrat, non loin du pied de l’arête S du Turon).
Après une approche longue mais sans histoire, on a la bonne surprise de ne pas avoir à faire usage du piolet pour tailler des marches et gagner l'attaque. Rémi et Laurent ouvrent la marche, suivis par Claire, Aurélie et moi. La première longueur réveille avec un dièdre qui ne paye pas de mine mais sait se montrer de plus en plus grimpant. On traverse ensuite une dalle et franchit une grande marche pour gagner le relais, peu confortable sur la dalle puisque nos partenaires occupent déjà le pied de la cheminée. Les filles me rejoignent en papotant !
La cheminée pleine de bloc à suivre passe bien et on sort au pied d’une immense dalle claire fracturée. Les rares infos recueillies de grimpeurs sur les précédents parcours de cette voie évoquent différentes variantes, jamais LE dièdre. On est donc sur nos gardes et on a pris le temps pendant l'approche de repérer la dalle, le dièdre et la fissure à suivre, car ces grimpeurs sont bien moins des amateurs que nous. Bien nous en a pris car c'est bien un dièdre qui nous a mené du haut de la dalle à l'arête. La dalle est facile, couchée mais compacte, donc faut avancer jusqu'à rejoindre Laurent, tout sourire à son relais, pendant que Rémi est en plein tête à tête avec l'attaque du dièdre. Derrière, ça grimpe papote toujours autant.
A mon tour d'aller saluer de près ce dièdre tant désiré. Les préliminaires se passent bien avec une petite trav' sur petits pieds avant de rentrer dans le vif du sujet, le dièdre... Ah flûte ! humide le fond du dièdre et le rocher y est "péteux". Heureusement, à cet endroit une petite dorsale verticale donne une forme de cheminée au dièdre. C'est donc parti pour qqes mètres de renfougne et une petite frayeur quand un bloc me reste dans la main. Heureusement, 3m plus haut, le caillou n'a déjà plus rien à voir, de nouveau sain. Je rejoins le relais, exigu, dans une étroiture, très confortable seul et encore plus confortable lorsque mes 2 compagnEs de cordée me rejoignent :). La sortie de ce relais maintenant encombré de charmantes créatures est quelque peu acrobatique, la longueur à suivre de toute beauté : 20m de dièdre, clair et grimpant, dans l'esprit de L1. Le couloir à suivre est moins intéressant, on se laisse porter et... bout de corde ! On ne s'entend pas donc les filles commencent à grimper.
Rémi et Laurent sont déjà sur l'arête, déjeunent et font une petite sieste. Aurélie prend la tête de la cordée pour une grande longueur et demi dans le couloir puis un très joli dièdre de sortie. Parfait, je peux ainsi profiter de la compagnie de Claire, tout en assurant notre nouveau leader. Versant E, le caillou est chaud et nous en profitons pour grignoter et libérer nos doigts de pieds de cette oppression chaussonesque. On passe en mode "arête" pour à peine 50m de descente jusqu'à identifier en contre bas une terrasse qui nous semble accessible en 1 rappel et un béquet accueillant sur l'arête. Et zou, tout le monde en bas.
Pierrier, pente d'herbe, chardons bleus, dalles inclinées, petites fleurs, ruisseau, chemin cairné, tour du lac... nous voilà au parking de Cap de long. 20h, les copain(e)s sont là, c'est l'heure de l'apéro. Soirée 4*. Au final, un bien joli voyage dans la muraille de Bugarret ! Cadre sauvage, face quelque peu austère mais aux reliefs marqués, bon caillou, chaleur (humaine) et bonne ambiance au relais... voilà une bonne recette pour passer une agréable journée en montagne. En plus, contrairement à la renommée non usurpée de cette face, on n'a pas eu froid (en même temps, on avait pas choisi un we d'août pour rien ;).
[Rémi] Dimanche, le groupe de cinq que nous formions dans le grand dièdre de Bugarret samedi se scinde en deux.
Aurélie et Arnaud se dirigent vers le Turon du Néouvielle
tandis que Claire, Laurent et moi hésitons entre Parking Sauvage et la Ferbos.
Dimanche : Arête Ferbos au Pic des Trois Conseillers
(topo ici et les photos)
Ce sera Claire qui tranchera juste avant de se glisser dans son duvet et grâce à son choix nous pourrons profiter de l’arête Ferbos et de son sommet sans personne ! Absolument seuls ! Assez incroyable pour un dimanche ensoleillé non ? Nous voyons tout de même plusieurs cordées progresser sur l’arête des Trois Conseillers.
L’approche est facile depuis le barrage de Cap de Long et l’attaque est évidente : une cheminée avec un bloc coincé. Nous préférons tirer une première longueur de 30m pour franchir ce bloc, Claire et Laurent n’étant pas échauffés ! Mais il y’a tout ce qu’il faut : un bon rocher, de bonnes prises, on se sent tout de suite à l’aise. Nous poursuivrons corde tendue avec un brin de 60 mètres à double, Claire en son milieu. Cadéroule bien sur cette arête agrémentée d’un dièdre, d’une dalle fissurée et d’une cheminée. Des passages qui restent (trop) courts certes mais ludiques. Il y’a quelques blocs instables et des prises moins bonnes bien sûr alors attention à ne pas tirer sur tout !
Casse-croûte au sommet, contemplation du paysage, le ciel est dégagé et la vue est magnifique. Le soleil de plomb nous aide à quitter le sommet des Trois Conseillers et nous descendons par la « délicate » vire Batan. Arrivés au barrage, nous nous dirigeons droit sur le Garlitz pour y dévorer une douzaine de crêpes ! En bref, nous avons été tous trois ravis par cette course et par les paysages grandioses qu’offre le Néouvielle.
[Arnaud] Pendant ce temps-là, non loin de la Ferbos…
Dimanche : Arête S du Turon du Néouvielle
(topo ici et les photos)
Itinéraire exceptionnel !! oui, vraiment. On a beau avoir explosé l'horaire en bonne et due forme, c'est sans aucun doute la plus belle arête dans ce niveau que nous avons eu l'occasion de parcourir dans les Pyrénées. Le caillou est excellent, on grimpe et on désescalade en permanence, peu de marche, des fissures à gogo, des taillantes. Mais c'est long.
Pendant que les copains galoppent dans la Ferbos non loin de là, on se dirige vers cette arête après laquelle Aurélie courait. Bon, on a moins couru sur l'arête, mais elle s'est chargée de toute la partie grimpante en tête. Le premier ressaut est assez à l'image de la voie : ce n'est pas difficile, ça se protège bien, ça passe bien corde tendue mais faut quand même grimper. La "dalle orangée avec la double fissure", où j'ai repris la tête, m'a entre autre laissé un souvenir... couinant, avec une belle renfougne cuisse-épaule sur qqes mètres. Le franchissement de l'éboulement et du chaos de blocs sous le sommet est assez déconcertant : on a l'impression d'être une fourmi.
Mais là, surprise !! Le rocher présente des couleurs et structures exceptionnelles : grain incroyable, knobs, nervures et même "pavage", comme si il y avait des pavés gris épars dans la roche qu'une coupe franche rendait apparents !! Si un géologue à une explication, je suis preneur...
Le seul regret de la journée est d'être rentré un peu tard pour profiter des crêpes du Garlitz avec les copains. Mais bon, on sait qu'ils en ont profité pour nous :)
Les photos du we ici :
Merci à toutes & tous pour votre bonne humeur.
Remi & Arnaud
Crédit photo: Rémi, Claire, Arnaud