Après une énième annulation de sortie pour cause de météo capricieuse (qui est le chat noir parmi nous ?), nous reprogrammons finalement cette arête au Maupas la semaine suivante. Cette année, il faut faire preuve de patience et de persévérance.

7 participants et 2 encadrants, nous voilà partis samedi vers midi pour une bonne montée au refuge du Maupas. Au parking, l'humidité règne. Les nuages sont effectivement très bas, nous sommes dedans. Mais la mer de nuages est annoncée à 1800m, nous devrions donc en sortir bien avant d'atteindre notre but. 

Les lacets s'enchainent rapidement, le soleil ne semble pas loin, le paysage doit être agréable, normalement... Nous nous consolons dans les montées en nous disant qu'au moins, nous ne crèvons pas de chaud. 

Après 1400 m de montée dans le brouillard, nous arrivons au refuge, distingué au dernier moment. Y aurait-il eu une faute de frappe sur le bulletin météo ?

Nous nous réfugions dans le petit refuge, très bien accueillis par la gardienne, avec l'idée qu'ici, nous allons passer une soirée bien tranquille.

Cependant, la gardienne nous prévient de l'arrivée imminente d'un groupe, 13 adhérents d'une salle de fitness.

Les voilà, un peu humides eux aussi. Sans doute bien fatigués. Et pas très habitués de ce genre de lieu... Les toilettes sont rudimentaires (mais panoramiques !), le dortoir est ... un dortoir avec 3 bas-flancs supperposés (mais avec des couettes !), le téléphone ne passe pas. C'est un refuge resté authentique.

Nous cohabiterons tant bien que mal jusqu'à en perdre patience, nos oreilles agressées et désespérées, pas très habituées à ce genre de discours et à tant d'intensité sonore. Finalement, chacun sort de sa zone de confort à sa manière lorsqu'il se confronte à l'inhabituel...

Le lendemain matin, réveil à 6h, nos voisins de dortoir ne sont pas prêts de se lever, mais finalement, nous n'allumerons pas la lumière, nous ne crierons pas, nous ne défèquerons pas dans leurs chaussures comme certains l'avaient suggérer (ah oui, sortir de sa zone de confort, cela mènerait presque à des excès que l'éducation finit tout de même par modérer).

Nous quittons le refuge vers 7h et nous mettons assez rapidement les crampons pour atteindre la brèche du Boum où commence notre arête.

La météo est annoncée belle aujourd'hui. D'ailleurs, les nuages sont descendus sous le refuge. Mais pourquoi, alors, y en a-t-il d'autres qui accrochent le Maupas ? C'est l'Espagne qui nous les envoie, à coup de vent de sud. Mais pas de vent chaud. Nous attaquons avec le bonnet, la veste et les gants, en pensant aux échappatoires possibles. La défaite n'est pas loin, mais nous n'allons pas sonner le retraite si facilement. 

L'arête est très intéressante, avec des passages plein gaz comme cette traversée qui en laissera certains émus , quelques gendarmes à contourner de façon plus ou moins facile, des taillantes, des ressauts, des désescalades, une dalle pas si facile et donc une certaine longueur. Le vent s'est heureusement calmé, un peu de bleu est venu nous saluer, le sommet s'est dégagé. Nous arrivons là-haut après une belle chevauchée où il aura fallu rester toujours en alerte. 

La descente jusqu'au refuge est facilitée par les névés, mais c'est encore dans la brume que nous replongeons jusqu'au parking.

Patience et persévérance finissent par payer, merci à tous les participants pour leur bonne humeur !

 

Ont participé : Mylène, Stéphane, Simon, Alain, Jordan, Nicolas, Vincent

Ont encadré : Isabelle et Rémi

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