Encadrants : Marie-Loï Hullin, Dominique Bernard, Ferdinand Kerssenbrock, Jean-François Roca
Des quatre encadrants prévus initialement pour cette sortie alpinisme (couloirs AD), deux ne peuvent être présents avec nous. Il va falloir réduire le nombre de participants… Heureusement, Dominique se propose assez rapidement pour l’encadrement. Puis, le jeudi soir, Marie-Loï réussit à convaincre Jean-François de se joindre à nous. Et comme elle a eu la bonne idée de rappeler le gîte pour voir si de la place s’était libérée (11 places finalement), nous pouvons accepter sept participants (Coline et Damien, Victor, Corentin, Alexandre, Lucien et Olivier). Ouf !
Départ samedi à 7h de Jules-Julien, étape à Nailloux pour récupérer Ferdinand puis à Tarascon pour un café-croissant. Arrivés à l’Espace Cambre d’Aze de Saint-Pierre-dels-Forcats, tout le monde s’équipe, qui de raquettes, qui de skis, puis direction le télésiège pour s’économiser un peu dans l’approche du cirque où sont situés les multiples couloirs du Cambre d’Aze.
Les raquetteurs partent devant, les skieurs doivent retourner à la caisse : pour monter équipés de raquettes un ticket piéton à 8€ suffit, par contre si vous voulez faire le même trajet skis aux pieds il vous faut un billet Freerando à 10€. Allez comprendre pourquoi. Ca ressemble étrangement à de la vente forcée...
Ce petit désagrément réglé, nous nous retrouvons tous ensemble en haut du téléski pour – enfin – faire notre approche. Une demi-heure après nous voici en bas du cirque. Devant nous, les couloirs du Cambre d’Aze affichent fière allure : de gauche à droite, Carol-Line, La Grande Cheminée, Gigolo, L’Eclair, Bougnagas, Le Vermicelle… parmi d’autres. Nous avions porté notre choix sur le Vermicelle (270m, PD+) et le Gigolo (200m, AD-), un niveau pas trop engagé car nous n’avons pas trop pu faire de couloirs cet hiver. Au vu desdits couloirs et après discussion avec des grimpeurs locaux, notre choix se confirme : l’enneigement est bon et continu. Nous scindons le groupe en deux : deux cordées (Dominique avec Lucien et Corentin, Jean-François avec Alexandre) partent direction le Gigolo, deux autres (Marie-Loï avec Coline et Damien, Ferdinand avec Olivier et Victor) pour le Vermicelle. Ca brasse un peu au départ dans le cône de déjection du couloir : les températures sont douces et le cône recueille la neige fraîche qui descend du corridor. Dès que ça se redresse, heureusement, la neige durcit et la progression se fait plus aisée, d’autant que la trace est faite ; les marches bien marquées permettent une ascension relativement facile, presque un escalier. Un peu plus d’une heure après, nous voici au sommet, nous retrouvons rapidement les cordées du Gigolo qui ont filé au sommet en à peine 45 mn…
Le vent souffle fort, nous ne nous éternisons pas au sommet. Pendant que les raquetteurs redescendent par la Grande Cheminée (PD), les skieurs attaquent la descente du Vermicelle. Le départ est bien raide, il faut y aller tout en prudence. Dans les passages les plus étroits pas facile de faire des virages (pente à 50°), même pour les skieurs les plus à l’aise, tout le monde progresse en dérapage bien en appui sur les carres…
Après une longue descente, nous nous retrouvons tous dans le cirque, profitant des rares rayons de soleil pour la pause déjeuner avant de redescendre.
Le gîte nous tend les bras. Peu de possibilités de s’héberger dans le secteur ce week-end, nous avons dû opter pour une option « luxe », le gîte Cal Paï à Eyne. Dès le premier abord, on sait qu’on va y passer une bonne soirée : nous sommes installés dans quatre chambres de quatre à une personne réparties dans les différents bâtiments, une partie d’entre nous dans la maison principale, une vieille bâtisse magnifiquement restaurée, les autres dans le presbytère attenant à l’église. Après un apéritif au presbytère où nous débriefons de la journée, le maître des lieux, Xavier Vidou nous attend dans la salle à manger. Là se dresse une impressionnante table pouvant accueillir jusqu’à 28 personnes… Nous partageons la table avec un groupe venu de Belgique et un autre d’Espagne. Le feu crépite dans le poêle, l’ambiance est chaleureuse. Et la table est excellente : en entrée, purée de panais et céléri branche accompagnée de potimarron, pommes et poires et de foie gras poêlé, en plat, volaille farcie accompagnée de cèpes et champignons de paris, en dessert, fondant au chocolat glace vanille. Un régal ! Nous ne regrettons absolument pas notre choix. Après ce superbe repas, nous nous couchons tous tôt, bien fatigués par cette journée bien remplie.
Au réveil, pour le petit-déjeuner, le buffet est dressé : jambon, fromage, œuf, confitures maison de pastèque, figue, poire… De quoi réjouir les amateurs de salé comme de sucré, et de faire le plein d’énergie pour la journée à venir. Décidément, la table d’hôte de Cal Paï est une référence.
Nous voici reparti sur les remontées mécaniques du Cambre d’Aze ; ce matin plus de confusion sur les billets… Le ciel est couvert, le sommet du Cambre est dans les nuages et le vente souffle à 40-50 km/h en altitude, on a vu mieux comme conditions mais rien qui nous empêche de réaliser notre programme du jour. La question s’est posée la veille au soir d’aller tenter l’ascension d’autres couloirs que les deux prévus initialement (le Bougnagas, voie L’Eclair), mais faute d’avoir pu repérer les lieux au préalable et d’informations de terrain précises sur ces voies, nous restons sur le choix initial : faire l’ascension du couloir non réalisé la veille. Il a gelé dans la nuit, juste ce qu’il faut (-2°) pour que la neige soit ferme mais pas béton, des conditions optimales. Cette fois-ci, échaudés par l’approche un peu physique de la veille, les skieurs décident de montent planches au pied jusqu’à l’attaque du couloir. Les cordées se reforment à l’identique de la veille, mais en changeant l’ordre, cette fois-ci les encadrants laissent les pratiquants prendre la tête. Ainsi, Victor, puis Olivier assureront alternativement la tête de cordée dans le Gigolo en reversible en posant un point sur un becquet à mi parcours. L’ascension se déroule à un bon rythme, la trace est bien marquée et à part quelques zones un peu plus dures, aucune difficulté.
Arrivés au sommet, surprise : le soleil a fait son apparition. Il fait scintiller le givre nocturne qui recouvre le gispet et les rochers. Superbe…
Il est temps de penser à la descente, tous par la Grande Cheminée, puis au retour à la maison, la tête pleine d’émotions...