Ci-après un texte sur la démarche de prévention des accidents au Club alpin français
Mettre toutes les chances de son côté
Partir en montagne l'hiver n'est jamais anodin : cette nature, belle et pure avec son grand manteau blanc, est aussi un milieu potentiellement hostile.
Contrairement à l'océan, où les mauvaises conditions sont très visibles (vent, vagues, courants…), le danger est souvent pernicieux en montagne, parce que justement, quand le ciel bleu est revenu après une perturbation, quand le manteau neigeux est immaculé, quand tout est calme, les pièges sont encore là…
Le danger principal demeure pour nous le risque d'avalanche, qui provient non seulement des nouvelles chutes de neige et du transport des cristaux par le vent, mais aussi, tout au long de la saison, de transformations internes du manteau neigeux… donc souvent invisible, voire indétectable.
Le danger est présent tant qu'il y a de la neige et de la pente : la revue de l' ANENA de juillet 2008 relate le récit d'une avalanche de plaque emportant deux randonneurs, survenue en… septembre (!), dans un couloir qui sera sec huit jours plus tard…
Pour que notre hiver se passe sans peur et sans drame, quelques conseils de bon sens :
de Ian MacCammon et traduit par Alain Duclos
Comment en arrive-t-on à décréter qu'une pente est sûre alors même que l'on est face à l'évidence quelle ne l'est pas ?
Une explication possible est que l'on est trompé par des mécanismes inconscients ou par des règles empiriques qui guident nos décisions dans la vie de tous les jours. De tels mécanismes fonctionnent bien pour gérer des risques quotidiens tels que ceux inhérents à la conduite automobile, à la traversée d'une rue, ou aux relations sociales. Mais, comme nous le verrons, les avalanches sont un danger particulier face auquel ces mécanismes sont inefficaces, voire dangereux. Ils nous mènent à une perception totalement faussée du danger, appelée "piège heuristique" par les spécialistes.
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