Durée : samedi 27 juillet 2024

Discipline : alpinisme 

Lieu : Pic du Midi d’Ossau

Voie : Eperon nord intégral du Petit Pic du Midi d’Ossau (TD / 500m)

Encadrants : Alexis COURNET / Carine VIAL

Participants : Victor.

Conditions météo modérée à chaud. 

Lien photos :

https://photos.app.goo.gl/TaToYLpkzZZSxiiP7      

Compte-rendu Camp to camp :

https://www.camptocamp.org/outings/1670162/fr/ossau-petit-pic-du-midi-eperon-n

 

Descriptif général :

 

Il est de ces grandes courses de montagne qui vous laissent un souvenir intense et profond tant celles-ci requièrent de l’engagement, de l’implication et même de l’amour.

L’ascension intégrale de l’éperon nord du Petit Pic du Midi d’Ossau comptent parmi ces grandes courses classiques qui marquent au plus profond de son cœur l’alpiniste amoureux. Il s’agit d’une ligne verticale évidente, celle d’un éperon longiligne qui raye la face nord de l’Ossau, à l’aplomb du Petit Pic. Cette ligne remarquable fait échos à l’autre éperon, éperon nord-ouest de la Pointe de France, qui fend également la face nord du Grand Pic.

Fort d’une première collective de l’éperon nord-ouest de la Pointe de France il y a tout juste un an (le compte-rendu est en ligne sur le site du club), je décide de visiter une nouvelle fois à la face nord de l’Ossau, en très bonne compagnie, pour cette nouvelle collective, lors de ce samedi cuisant de juillet. 

Carine, Victor et moi installons non sans joie notre tente sur les parterres enherbés du bivouac autour du refuge de Pombie, ce vendredi soir, la veille de notre entreprise collective. Nous faisons tour à tour connaissance tout en nous émerveillant de la beauté minérale dégagée par l’immense face sud de la muraille de Pombie. Si la face sud peut inspirer naturellement confiance, la face nord en revanche conserve une part de mystère et d’austérité, convoitée ou crainte par les ascensionnistes avertis.

En quelques mots simples, mais précis et pertinents, nous bâtissons l’organisation de notre cordée, notre stratégie de progression et partageons les points de vigilance à observer. En quelques minutes à peine, tout est dit, compris, clarifié. 

Nous démarrons dès potron minet la marche d’approche en direction des pentes fuyantes du col de Peyreget. Nous passons devant l’attaque des flammes de Pierre puis bientôt, nous nous regroupons à la base du socle de l’immense éperon. Stature minérale haute de près de 500 mètres, bastion grisâtre parsemé de gargouilles recouvertes de lichen moutarde, chaos gigantesque de blocs anguleux, nous voilà émus et tout petit face à l’immense Petit Pic. Par où commencer, par où passer, par où éviter les pièges, sont les premières interrogations pratiques qui surgissent pour le premier de cordée. Certes, le topo de la voie constitue une aide précieuse pour garder le cap dans cet océan minéral. L’œil basé sur « une certaine idée de la montagne », exercé par une recherche constante des lignes de faiblesse, est la clé de la conduite de la course. Nous rencontrons des cheminées, des ressauts, des plateformes, des vires, des faces fracturées dénichées, il y a plus de 60 ans, par les géniaux frères Ravier. Ces passages secrets de la grande muraille se révèlent tour à tour, de proche en proche, secrètement. Nous ne pouvons que ressentir une vive émotion en imaginant l’extraordinaire découverte que fut ce  passage habile dans le labyrinthe de la masse montagneuse par la cordée des frères pyrénéistes. 

Parmi les intenses corps à corps imposés par la roche, celui du passage de la longueur clé en forme de « C » en constitue le point d’orgue. Tout un chacun connaît la fissure en « S » de la voie Rebuffat-Bacquet de la face sud de l’aiguille du Midi, le « Y » des cascades de glace de Ceillac, ici, c'est la lettre « C » qui est à l’honneur. Cette incroyable fissure décrit un arc de cercle parfait afin d’éviter le franchissement impossible d’une face lisse. Cette création miraculeuse par les forces telluriques propose un somptueux et extatique florilège de mouvements d’escalade amples et athlétiques.  

Après de longues heures intenses de recherche et d’efforts, nous parvenons d’abord à la fourche située entre le Grand Pic et le Petit Pic, puis à l’antécime de l’Ossau. Nous opérons une descente régulière, mais néanmoins exigeante dans la concentration qu’elle requiert. 

Nous nous languissons d’une vue douce et voluptueuse sur la vallée de l’Ossau, à l’heure où le soleil couchant peint de son pinceau d’or fin les cimes environnantes, appelant à de nouvelles aventures.

Près d’une quinzaine d’heures aura été nécessaire pour vivre cet intense voyage au bout du monde de l’Ossau.

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