C’est mon premier trek et ma première sortie avec le CAF de Toulouse. 

         Cette sortie dans

 les ENCANTATS du 1° au Septembre au 6 Septembre  2024

a été organisée par Jacques JOUGLA, épaulé efficacement durant les étapes par Corinne (duo ayant partagé de nombreux souvenirs montagnards

• Un petit peu de généralités pour mieux appréhender les ENCANTATS 

Ce terme se traduit en français par « Enchantés » ou pètrifiès »

 2 pics rocheux le grand Encantat 2749 m et le petit Encantat 2735m

 séparés par une brèche.

         La légende raconte que 2 chasseurs d’ESPOT sont allés chasser l’IZARD au lieu d’aller au pèlerinage dédié à Saint Maurice et que pour les punir ils ont été pétrifies et transformés en Petit et Grand Encantat.

         Ces montagnes pyrénéennes catalanes espagnoles au Nord est de l’Espagne dans la Province de Lerida ont donné leur nom à cette région granitique où l’on retrouve plus de 500 lacs résultants de l’érosion des grands glaciers du quaternaire.

         Elles se trouvent au sud du Val d’ Aran.

Cette région est située en partie dans le seul parc national naturel :

d’AIGUES TORTES « eaux tortueuses » de Catalogne, créé en 1955.

 Le niveau de protection est maximal.

         L’ESTANY de St Maurice est le plus grand lac.

Le parc contient la plus grande concentration de lacs

de toute la chaîne des pyrènees.

         L’installation de nombreux barrages

 permet d’alimenter Barcelone en eau et en électricité grâce aux centrales installées EN DEHORS du parc.

Le pastoralisme traditionnel est autorisé à l’intérieur du parc

         Il y a 6 sommets de plus de 3000m.

         Nous retrouvons toutes les variétés de végétations, flore et faune selon l’altitude et le versant.

         Il est interdit de camper dans le parc .

         Mais il y a 9 refuges en pension ou demi pension (de 60 à 66 Euros) de taille variables, se trouvant tous dans des lieux exceptionnels. Douches + ou - chaudes

Les gardiens avaient l’habitude de se rendre visite et ont créé :

le circuit de CARROS de FOC ou le chariot de feu (aucune explication trouvée)

 

itinéraire circulaire à faire entre 5 à 7 jours

gros blocs granitiques très adhérents, pierriers

les Traileurs confirmés finissent le parcours en 10 heures

Nous  nous l’avons fait en 5 jours et demi avec qq variantes en plus ou en moins

 Dénivelé + 4500 m et Dénivelé – 4750 m

Distance  65 km

Hauteur maximale 2700 m

Nous avons effectue nos étapes (arrêts inclus) à une allure de 1.6 (un peu moins que le temps moyen prévu)

         Depuis Toulouse, le plus facile est l’accès depuis vielha, Arties, région que l’on surnomme « la petite suisse «  par son habitat montagnard coquet.

• NOTRE TREK 

• Le DIMANCHE 1° SEPTEMBRE:

Nous sommes partis en co voiturage depuis Toulouse à 6 heures, Jacques et ses 4 « drôles de dames » (Corinne, Danie, Claudie et moi) ce qui a permis de diminuer l’empreinte carbone, le coût de la sortie et de favoriser la cohésion d’équipe.

         J’ai très rapidement compris que je n’avais pas à faire à des novices et que je pourrai me nourrir de leurs expériences tant techniques qu’organisationnelles.

         Le coffre était plein de nos sacs qui chacun pesait dans les 10 kg.

         Ce fut ma première épreuve, faire les BONS CHOIX, sachant que la météo n’était pas favorable, que je suis une grosse frileuse et que l’hygiène fait partie de mes priorités.

L’expertise de Jacques m’a permis de passer cette première difficulté.

La vie ne consiste-t-elle pas à faire des choix, et de préférence les bons choix ?

 

         L’avenir nous confirmera ou pas ces choix

         J’avais pour moi, ma condition physique, ma volonté mais beaucoup de doutes

 (la montagne même si elle vous gagne, peut aussi gagner ….)

Serai-je à la hauteur ? Tenir physiquement sur la longueur est un véritable challenge sur soi-même surtout lorsque les conditions climatiques ne sont pas au top (froid, vent, pluie, grêle), mais cela vous rend encore PLUS VIVANT et HUMBLE.

         Entrée dans le parc par ARTIES joli village du Val d’Aran, qui fait partie de « la petite suisse », et qui est l’accès le plus rapide depuis Toulouse.

         Impossibilité de se rapprocher avec sa propre voiture pour préserver le parc.

Nous garons notre voiture près de la centrale, première coupure avec la civilisation.

Nous prenons donc une navette prévue à cet effet et qui nous a déposé plus haut que prévu à la Baraca de Ruiz

         Les choses sérieuses commencent :

Distance : entre 10 et 11 km / Durée : 7 heures / Allure : 1.6

 Dénivelé + 1200 m Dénivelé – 576 m 

Montée dans la forêt jusqu’au REFUGE de RESTANCA 

         Refuge accolé contre un lac, sous le soleil mais avec la fraîcheur (ce qui est plutôt confortable)

         Le premier d’une multitude d’autres lacs qui enchanteront nos étapes et qui nous surprendront par leur apparition soudaine au détour d’un virage, d’un col.

         Jamais identique (taille, profondeur et couleur).

         L’EAU (lacs, rivières, ruisseaux, cascades, barrages etc.) offert pour nourrir la VIE des végétaux, animaux et des hommes (notamment les barcelonais)

         Les montagnes se mirent dans le miroir de ces eaux et les encadrent comme pour les protéger.

 

         Le GRANIT qui assure nos pieds met en valeur toutes ces couleurs.

         Aucun élément ne semble vouloir écraser l’autre, tout est en équilibre, parfaitement placé pour mettre en valeur le tout.

         Le travail de protection du parc d’AIGUES TORTE est évident. Laisser ce que la nature a merveilleusement fait, en laissant le moins possible l’homme intervenir.

         Après le Refuge de Restanca, montée de 2 petits cols puis descente vers le REFUGE de COLOMERS 2138 m, sous une PLUIE battante la dernière heure de l’étape, aucune visibilité, pourtant il se trouve contre le LAC MAJOR de COLOMER. 

         Après le calme de l’étape, nous nous retrouvons dans une bousculade humaine au refuge, entre les randonneurs qui souhaitent attendre une accalmie pour repartir et ceux, comme nous, qui trempés, aspirent à se sécher.

         Dur retour dans la civilisation.

         L’humidité et les odeurs du refuge sont indéfinissables mais prégnantes.

         Une fois douchés, séchés et repus, nous nous couchons dans un petit dortoir de 4, Danie malheureusement (s’étant inscrite au dernier moment) est dans un dortoir collectif un peu bruyant.

         Les matelas sont confortables même pour Jacques.

         Petit bémol, nos vêtements et chaussures n’ont pas séchés dans la nuit, nous participons au « fumet » du refuge.

• Le LUNDI 2 SEPTEMBRE 

Petit déjeuner entre 7 heures et 7 heures 30

Ne pas prendre de PIQUE NIQUE au refuge, très pauvre pour le prix, Corinne reste sur sa faim et va réajuster son panier …

SOLEIL et FRAÎCHEUR

LONGUE ETAPE :

Longueur : 17 km et Durée : 7 heures Allure 1,6 

D+ 978 m et D -  1219 m 

         Nous allons sauter 2 refuges celui de SABOREDO et celui de AMITGES, mais nous y passerons.

         Une montée, une descente, puis idem et pour finir Descente vers le refuge d’ERNEST MALLAFRE 1993 m sous la pluie fine mais continue celle qui « mouille » bien. Il est situè près du plus grand lac du parc ESTANY Saint Maurice.

 

         Petit refuge sympa, une seule douche du type « douche écossaise », 3 wc, un dortoir unique.

 

 Bonne table.

 Bonne literie.

Très bon accueil.

 Ambiance internationale.

Danie est notre représentante des relations internationales.

Elle établie une liste de toutes les nationalités des marcheurs rencontrés.

• Le MARDI 3 SEPTEMBRE 

Petit déjeuner vers 8 heures.

Pas de SOLEIL /PLUIE FINE PENETRANTE et FROIDE / BRUME

PETITE ETAPE MAGNIFIQUE : 

Longueur :  9 km / Durée :  4 Heures / Allure  1, 6

D+ 800 m et D- 550 m

 

Montée dans la forêt au-milieu des ruisseaux et de leurs lacets

Passage par le col de Monestero 2715m

 

Descente  raide mais roulante vers le REFUGE de J M BLANC 2318 m.

         spectacle féerique, en contrebas des lacs un barrage et le refuge tout à fait au fond dans la brume ce qui rendait le décor encore plus fantastique

         J’ai suivi Claudie qui avait un pas très régulier, car je n’avais pas réussi à trouver mon rythme 

Le soleil a pointé son nez.

 nous avons pu nous poser autour de l’étang.

 Jacques nous a fait un debriefing sur les conduites à tenir en cas d’accident.

Nous avons essayé d’étendre notre linge mais à 19 heures la pluie était de retour et notre linge encore plus détrempé et odorant.

Rencontre d’ un papa et de son fils très sympas qui faisaient à peu près le même circuit que nous et d’Emilie qui nous transmis les règles du « jungle speed » que Danie avait commencé à nous transmettre.

Petit Dortoir / Literie Ok / Douches chaudes / WC ok

Chaussures TREMPÉES

• Le MERCREDI 4 SEPTEMBRE

         Petit déjeuner vers 8 heures.

FROID , PLUIE et VENTS

PETITE ÉTAPE de récupération avant l’étape du lendemain

 

 

Longueur :  7 km / Durée :  3 Heures / Allure  1, 6

D+ 675 m et D- 295 m

Parcours magnifique autour des lacs dont on n’a pas pu beaucoup profiter

La toux et les éternuements commencent à me toucher.

Mon nez coule comme une fontaine .

Après une descente très bien aménagée nous arrivons sur un lac près

du REFUGE de COLOMINA 2415 m (le plus haut des 9), TREMPES

Un espace chauffé était prévu pour faire sécher nos affaires et chaussures (qui malheureusement ne sécheront pas)

Très bon accueil

Cette étape dans ce magnifique refuge  (le bar est en bois de couleurs différentes et représente la montagne), une verrière permet de regarder depuis la salle à manger le panorama environnant, les douches chaudes, les  dortoirs réconfortants, la sieste au chaud  et le temps laissé aux jeux de sociétés

nous ont vraiment permis de recharger les accus, et de comprendre que certains jeux ne sont pas fait pour le troisième âge ….

Dîner excellent

Petite « razia »sur le pain

• Le JEUDI,

GROSSE JOURNÉE tant d’un point de vue des Dénivelés, de la  longueur que techniquement

Longueur :  20 km / Durée :  12 Heures / Allure  1, 6

D+ 1300 m et D- 1500 m 

Petit déjeuner 6 heures 45, nous faisons le plein de calories

LE SOLEIL pointe son  nez et ne nous quittera pas de la journée (comme prévu et vérifié) OUF !

Départ du refuge de COLOMINA, avec nos chaussures TREMPÉES.

            Le spectacle est magique, nous passons de lacs en lacs, avec la brume du matin.

 

         un petit col à passer, puis un chemin à flanc de montagne pour rejoindre et déjeuner au refuge de ESTANY LONG, ascension jusqu’au col de Contra.

         Sur la descente : un pierrier pour commencer et 4 heures de bloc (j’ai suivi les copines afin de faire le « bon choix » et j’ai fini par m’amuser).

         Ce passage avait été présenté par les personnes questionnées comme un passage TRÈS TRÈS DUR et ce d’autant plus après une portion de 6 heures dans les pattes et toujours ces éternuements,le nez qui coule et la gorge qui brûle …

(Jacques avait été obligé d’ajuster les étapes en fonction des disponibilités dans les refuges…)

         Corinne et Jacques ont su trouver les bons mots pour nous conduire au bout, en toute sécurité et se sont appuyés sur leurs supports techniques pour ajuster la trace.

         Un consensus a toujours été trouvé entre eux

 

          Se retrouver en face de ses limites oblige à aller puiser dans son mental.

Mais ceci a été possible grâce à la confiance que nos encadrants avaient insufflée dans le groupe et je remercie mes partenaires pour leur soutien dans mes moments de doute.

         Nous sommes arrivés à 19 heures 07 au refuge de VENTOSA CALVELL 2215 m (après 12 heures de marche, presque à l’heure pour manger) fourbus mais HEUREUX.

Cette étape est un de mes meilleurs souvenirs.

Petit bémol la douche froide (mon cuir est encore trop tendre, bravo les copains)et

 un seul WC pour le dortoir

Une bonne nuit de récupération tout de même

• Vendredi,

devait être notre avant dernier jour, nous devions dormir au refuge de RESTANCA pour faire une course autour.

         Nous avions essuyé beaucoup de pluie durant la semaine, nos vêtements étaient tous humides et les membres du groupe ont préféré regrouper les 2 dernières étapes en une.

Longueur :  8 km / Durée :  12 Heures / Allure  1, 6

D+ 380 m et D- 1150 m 

Vent puissant, Pluie fine et pénétrante, Froid

         Passage par le Refuge de Restanca, puis descente dans la forêt  jusqu à la Baraca de Ruiz où un taxi nous a ramené 30 mn après à notre voiture près de la centrale électrique ARTIES.

         Nous sommes rentrés sous des conditions extrêmes mais sans foudre.

La pluie a redoublé nous avons même eu de la grêle.

L’eau ruisselait de partout

 

Et ce froid dont j’ai personnellement beaucoup souffert (j’avais la fièvre ….)

         Tous les groupes rencontrés, baissaient la tête pour diminuer la prise au vent, mais une certaine fraternité s’est installée, nous « étions tous dans le même bateau « , le petit sourire de l’autre nous réchauffait le cœur, merci toi l’inconnu, frère de galère ….

         Le mauvais temps est le même pour tous, il gomme les différences extérieures, il ne reste que des humains parmi les autres espèces animales, végétales, minérales, humains dégoulinants, frigorifies mais heureux.

         Nous l’avons FAIT, tous ENSEMBLE malgré tout.

Et ça s’est intégré en NOUS dans NOTRE CHAIRE.

Pour conclure notre séjour, nous avons partagé un dernier déjeuner « Au chaud », fait nos comptes et la synthèse du séjour.

 

 

             

Nous étions comme le signifie ENCANTATS à la fois

ENCHANTES et PETRIFIES (de froid)

MERCI à vous toutes et tous

à Corinne et Jacques  qui  n’ont jamais douté de nous

A Dany pour son public relation

A Claudie pour sa force tranquille et son pas régulier

Petite information, j’ai transmis mes miasmes à Corinne et Jacques .

Nous avons été 3 sur 5 à développer le COVID

C’est la COHÉSION de groupe 

Bénédicte    les photos : https://photos.app.goo.gl/kMgPB4HaVZ1diJD39